Le secrétaire général du HCA, Si El-Hachemi Assad, a affirmé que les langues constituent les instruments les plus puissants pour « préserver » et « développer » le patrimoine matériel et immatériel. Pour lui, tout ce qui est fait pour promouvoir la diffusion des langues maternelles sert non seulement à encourager la diversité linguistique et l'éducation multilingue mais surtout « à sensibiliser davantage aux traditions linguistiques et culturelles du monde entier et à inspirer une solidarité fondée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue », a-t-il soutenu. Le SG du HCA a souligné dans ce sens que la présence de la ministre de l'Education à cette journée d'étude est « un signal fort de l'engagement du gouvernement à renforcer les passerelles entre nos deux institutions et sur une feuille de route consensuelle pour la généralisation de tamazight à travers le territoire national. » Concernant le classement de la fête de Yennayer, il a indiqué que celui-ci est lié à une procédure technique réglementée et que le HCA opte pour une concertation étendue et sereine avec les instances habilitées. Justement, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a indiqué que le nouvel an berbère, Yennayer, a été célébré cette année dans sa dimension nationale dans les 28.000 établissements scolaires du pays. Elle a qualifié cette célébration d'inédite dans le système éducatif qui a coïncidé avec la nouvelle disposition constitutionnelle d'officialiser tamazight comme langue officielle. Mme Benghebrit a estimé que la richesse de Yennayer dans ses expressions culturelles les plus diverses et ses manifestations festives les plus authentiques est un événement à saisir à plusieurs niveaux, prioritairement dans sa dimension éducative la plus imaginative, celle qui consiste à allier avec pertinence l'intelligence d'une tradition sociale et culturelle typiquement locale et ses valorisations et réinvestissements dans le cadre du développement économique et social du pays. La ministre, dont les propos ont été rapportés par l'APS, a estimé que le système éducatif national est de plus en plus interpellé, dans les conditions géopolitiques régionales et internationales actuelles, sur la conception actualisée d'un cadre général intellectuel de gouvernance, dans ses volets pédagogique et administratif, inhérent à un enjeu structurant à caractère sociétal, en l'occurrence la dimension nationale dans l'école algérienne. Selon elle, il s'agit de faire prendre conscience de l'appartenance à une identité collective commune et unique consacrée officiellement par la nationalité. « II s'agit également, a-t-elle ajouté, d'assurer la cohésion sociale de la nation, la revalorisation de l'histoire et des langues. » Développer chez l'élève l'esprit critique Pour la ministre, un enseignement intégré permettrait d'asseoir la dimension nationale dans la représentation éducative en tant que totalité algérienne posée et pensée comme un tout, but et moyen à la fois, profondément ancré dans ses réalités historiques, culturelles et symboliques, œuvrant à la construction de modes de pensée basés sur la recherche et l'investigation, en vue de développer chez l'apprenant l'esprit critique et la capacité à rationaliser les expériences humaines. Mme Benghebrit a ajouté que les activités que comporte le curriculum de l'élève et tout particulièrement les programmes disciplinaires spécifiques doivent assurer la formation d'une conscience citoyenne, une connaissance du patrimoine et la formation d'une conscience nationale basée sur le respect des composantes fondamentales : islamité, arabité et amazighité, « des symboles représentant la nation algérienne », a-telle souligné. Par ailleurs, les participants à ce rendez-vous ont mis en avant quatre recommandations. Il s'agit de l'encouragement de la célébration de Yennayer dans les institutions de socialisation particulièrement dans le milieu scolaire, l'exploitation de façon plus approfondie de l'aspect calendaire rythmant la vie agraire et marquer de cycle scolaire de Yennayer qui répondrait aux critères de classification sur la liste présentative du patrimoine immatériel de l'humanité. Il s'agit, aussi, de l'élaboration d'une feuille de route pour les institutions habilitées à mener à bien une plus large concertation en vue de montage d'un dossier de classement solide et viable et la nécessité d'engager une concertation transmaghrébine pour donner un caractère international à une éventuelle candidature.