Le pouvoir bolivien a appelé à attendre les résultats officiels du référendum de dimanche sur la possibilité que le président Evo Morales puisse briguer un quatrième mandat, jugeant prématurée l'annonce par plusieurs médias de la victoire du «non». «Il est hautement probable que ces chiffres se modifient de manière radicale», a affirmé au cours d'une conférence de presse le vice-président bolivien Alvaro Garcia, parlant des chiffres non officiels donnés par deux télévisions sur la base de sondages effectués à la sortie des bureaux de vote. Les électeurs boliviens étaient appelés à se prononcer sur une révision constitutionnelle qui permettrait au président et au vice-président, tous deux au pouvoir depuis 2006 et dont le mandat actuel expire en 2020, de briguer un quatrième mandat de cinq ans. En cas de réélection, MM.Morales et Garcia seraient au pouvoir jusqu'en 2025. Le vice-président Garcia, qui donnait la conférence de presse à la place de M.Morales, a estimé que les résultats donnés par les grandes chaînes de télévision, dont ATB et Unitel, pouvaient changer. ATB a annoncé sur la base d'un sondage d'Ipsos que le «non» à la révision constitutionnelle l'avait emporté par 52,3% contre 47,7%. Unitel, citant un sondage d'Equipos Mori, a donné le «non» vainqueur avec 51% contre 49%. Le vice-président a affirmé entre autres que ces deux chaînes n'avaient pas pris en compte le vote de Boliviens résidant à l'étranger ni le vote de régions rurales reculées où le pouvoir bénéficie selon lui d'un «large soutien». Il convient donc, a-t-il dit, d'attendre les résultats officiels qui seront publiés par le Tribunal suprême électoral (TSE), lequel s'est engagé à donner ces résultats «dans quelques jours». Et M. Garcia a appelé l'opposition bolivienne à ne pas se réjouir trop vite. Selon lui, il y a «un match nul technique» et «il vaut mieux garder son enthousiasme et attendre avec patience les résultats». Après l'annonce de la victoire du «non» par les médias, les opposants au pouvoir du président Morales ont organisé des fêtes populaires dans plusieurs villes de Bolivie, notamment à Santa Cruz, dans l'est, et à Trinidad, dans le nord-est. «La Bolivie a dit non!», a lancé l'un des leaders de l'opposition, Ruben Costas, le gouverneur de la province de Santa Cruz.