Le président bolivien Evo Morales se retrouvait sous pression lundi, au lendemain d'un vote massif en faveur de l'autonomie de la région de Santa Cruz qui a relancé une grave crise politique. Le président bolivien Evo Morales se retrouvait sous pression lundi, au lendemain d'un vote massif en faveur de l'autonomie de la région de Santa Cruz qui a relancé une grave crise politique. La fronde dont cette opulente province de l'est a pris l'initiative en y organisant dimanche un tel référendum revigore l'opposition libérale et conservatrice, à la tête d'un mouvement contestataire contre de M. Morales. Des votes similaires sont prévus en juin dans les régions rebelles de Beni (nord-est), Pando (nord) et Tarija (sud), qui représentent avec Santa Cruz plus des deux tiers de la richesse nationale. Un porte-parole du département d'Etat américain, Tom Casey, a appelé lundi gouvernement et opposition à «reprendre le dialogue et résoudre de manière pacifique et durable les différends qui subsistent». Les autorités boliviennes persistent à relativiser la portée de ce référendum, jugé «illégal et anticonstitutionnel» par le chef de l'Etat qui a toutefois lancé un timide appel au «dialogue». «La réalité politique n'admet pas les artifices médiatiques. La réalité politique est froide, elle se fonde sur la réalité sociale», a déclaré lundi Alfredo Rada, porte-parole du gouvernement, sur la chaîne de télévision ATB. Poumon économique du pays, la région de Santa Cruz, dotée des principaux gisements de gaz, dénonce la nouvelle Constitution défendue par M. Morales, premier président amérindien de Bolivie, qui prône une plus grande redistribution en faveur des communautés défavorisées des Andes. «Le +oui+ a explosé et Morales n'accepte pas sa défaite», tempête en «une» le quotidien de référence, El Deber. Les résultats portant sur le tiers des bulletins dépouillés font apparaître que 84% des électeurs de cette province de 2,5 millions d'habitants, le quart de la population totale, ont voté pour un statut autonome lui permettant de gérer ses ressources et de créer sa force de police. L'abstention a atteint 36%. Après une journée électorale émaillée d'incidents qui ont fait une trentaine de blessés, le calme était complet lundi dans les rues de la capitale régionale. «Ce n'est pas la fin du processus, c'est le début d'une lutte héroïque pour la démocratisation du pouvoir», a annoncé le gouverneur de Santa Cruz, Ruben Costas, pendant les festivités qui ont suivi le vote. Président du comité «pro-Santa Cruz», une influente organisation patronale, Branko Marinkovich, un des plus importants propriétaires terriens du pays, a affirmé que le gouvernement avait «l'obligation légale et morale de respecter le vote». Pour le politologue bolivien Carlos Cordero, le résultat du référendum «réduit la marge de manoeuvre du gouvernement de M. Morales», qui n'a «pas d'autre choix que de négocier». En attendant le vote des autres régions, Santa Cruz n'a toutefois aucun moyen d'imposer son autonomie. Avant le référendum, l'armée bolivienne, fidèle au président, avait averti qu'elle ne permettrait pas l'application d'un statut constituant un «danger grave pour l'intégrité du pays». La fronde dont cette opulente province de l'est a pris l'initiative en y organisant dimanche un tel référendum revigore l'opposition libérale et conservatrice, à la tête d'un mouvement contestataire contre de M. Morales. Des votes similaires sont prévus en juin dans les régions rebelles de Beni (nord-est), Pando (nord) et Tarija (sud), qui représentent avec Santa Cruz plus des deux tiers de la richesse nationale. Un porte-parole du département d'Etat américain, Tom Casey, a appelé lundi gouvernement et opposition à «reprendre le dialogue et résoudre de manière pacifique et durable les différends qui subsistent». Les autorités boliviennes persistent à relativiser la portée de ce référendum, jugé «illégal et anticonstitutionnel» par le chef de l'Etat qui a toutefois lancé un timide appel au «dialogue». «La réalité politique n'admet pas les artifices médiatiques. La réalité politique est froide, elle se fonde sur la réalité sociale», a déclaré lundi Alfredo Rada, porte-parole du gouvernement, sur la chaîne de télévision ATB. Poumon économique du pays, la région de Santa Cruz, dotée des principaux gisements de gaz, dénonce la nouvelle Constitution défendue par M. Morales, premier président amérindien de Bolivie, qui prône une plus grande redistribution en faveur des communautés défavorisées des Andes. «Le +oui+ a explosé et Morales n'accepte pas sa défaite», tempête en «une» le quotidien de référence, El Deber. Les résultats portant sur le tiers des bulletins dépouillés font apparaître que 84% des électeurs de cette province de 2,5 millions d'habitants, le quart de la population totale, ont voté pour un statut autonome lui permettant de gérer ses ressources et de créer sa force de police. L'abstention a atteint 36%. Après une journée électorale émaillée d'incidents qui ont fait une trentaine de blessés, le calme était complet lundi dans les rues de la capitale régionale. «Ce n'est pas la fin du processus, c'est le début d'une lutte héroïque pour la démocratisation du pouvoir», a annoncé le gouverneur de Santa Cruz, Ruben Costas, pendant les festivités qui ont suivi le vote. Président du comité «pro-Santa Cruz», une influente organisation patronale, Branko Marinkovich, un des plus importants propriétaires terriens du pays, a affirmé que le gouvernement avait «l'obligation légale et morale de respecter le vote». Pour le politologue bolivien Carlos Cordero, le résultat du référendum «réduit la marge de manoeuvre du gouvernement de M. Morales», qui n'a «pas d'autre choix que de négocier». En attendant le vote des autres régions, Santa Cruz n'a toutefois aucun moyen d'imposer son autonomie. Avant le référendum, l'armée bolivienne, fidèle au président, avait averti qu'elle ne permettrait pas l'application d'un statut constituant un «danger grave pour l'intégrité du pays».