«Le Sénat n'est pas une chambre d'enregistrement.» Ce sont les propos des intervenants qui estiment qu'après sept années d'exercice, ils sont en droit d'avoir les mêmes prérogatives que leurs collègues de la première chambre. Ils ont demandé également que la commission paritaire use pleinement de son rôle pour pouvoir faire office de force de proposition. En effet, c'est au sein de ces commissions convoquées, en cas de différend entre les deux chambres, que les représentants du Sénat ont la possibilité d'introduire des amendements. Ils ont appelé à la révision de la loi organique régissant les relations entre le parlement bicaméral et le gouvernement. Plusieurs communications ont été développées, hier, au siège de l'institution, lors de la cérémonie consacrée au thème «Conseil de la nation, bilan et perspectives», respectivement par Mme Zhor Lounici, ancienne sénatrice, ainsi que par les professeurs Bouzid Lazhari et Boudjemaâ Souilah, qui ont abondé dans le sens de doter le Conseil de la nation de plus de prérogatives pour jouer un rôle prédominant dans le système législatif. Ils ont réclamé que l'article 120 de la Constitution qui consacre la commission paritaire et l'article 44 de la loi organique soient appliqués à leur juste mesure, en attendant que le texte fondamental soit révisé. Il faut dire que jamais le Sénat n'a été au centre de polémiques, de remises en cause et de spéculations, comme cela a été le cas présentement à la faveur de la loi de finances 2005 où cette institution a été pratiquement forcée d'adopter la loi en question avec des réserves pour éviter une crise politique et institutionnelle. Le Sénat a été institué en 1996 pour faire barrage à la montée de l'islamisme. Il compte plus de 180 lois à son actif. Sept textes ont été bloqués par les sénateurs, dont l'un est relatif à la publicité, qui a été carrément rejeté. Certains intervenants ont plaidé pour que leur entité ait entre les mains des instruments de législation effectifs. «Le Sénat n'est pas une chambre d'enregistrement», s'est écrié le conférencier. Apparemment, l'épisode de la loi de finances a laissé un goût amer que les sénateurs ne sont pas près d'oublier puisqu'ils reviennent à la charge après avoir organisé une journée sur les deux articles susmentionnés. Un débat passionné a suivi les communications sur le rôle de la chambre haute, appelé à être renforcé.