La stratégie de lutte contre le cancer a été débattue à Alger par des experts de nombreux pays européens et africains. Le président Afrique du Nord et de l'Ouest de la firme pharmaceutique suédoise AstraZeneca, Dr Habib Bennaceur, a indiqué hier à Alger que l'un des objectifs de sa compagnie est de participer au dépistage du cancer à travers le plan anticancer initié par le ministère de la Santé. Lors du premier sommet d'oncologie Afrique du Nord et de l'Ouest, le même responsable a affirmé que cette compagnie pharmaceutique suédoise a aussi décidé de réaliser une usine de médicaments de 125 millions de dollars et ce, depuis juin 2015 en partenariat avec les groupes Salhi et Hasnaoui. Cette unité qui s'inscrit dans le cadre de la règle des 51/49%, devait être opérationnelle en octobre 2015 après aménagement de la plateforme dans la zone industrielle de Rouïba (est d'Alger) afin de produire des médicaments pour différents types de pathologies: cardiovasculaire, gastroentérologie, oncologie et diabétologie. Néanmoins, les travaux n'ont commencé que cette année et la commercialisation interviendra en 2019, a indiqué Habib Bennaceur. Ce dernier avait justifié l'engagement des laboratoires AstraZeneca pour le choix de ces types de médicaments car ils s'adaptent à la situation endémique de la société algérienne, ajoutant que ce projet s'inscrivait dans le cadre du renforcement de la production nationale et de la disponibilité des médicaments au profit du malade. Ce projet, dont le coût s'élève à 125 millions de dollars, permettra la création de 104 postes d'emplois directs et 231 postes d'emplois indirects, avait précisé Bennaceur lors de la signature du contrat, indiquant que cette unité apporterait un réel transfert de technologie et de savoir-faire et renforcerait les capacités de production locales aux niveaux humain et matériel. Les laboratoires AstraZeneca se lanceront dans l'exportation une fois les besoins nationaux satisfaits, avait ajouté le même responsable. Le nombre de projets programmés pour la production des médicaments est de 141 nouveaux projets qui s'ajoutent aux 75 unités opérationnelles existantes, selon des indications de la direction de la pharmacie au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Les laboratoires AstraZeneca avaient signé, il y a trois ans, un accord de partenariat pour la production de médicaments anticancer avec le laboratoire Biopharm mais le projet n'a pas abouti car les deux groupes n'ont pas convenu d'un accord sur la règle des 51/49%. Pour les groupes Salhi et Hasnaoui, ils investissent, pour la première fois, en matière de production de médicaments. Le 1er sommet d'oncologie Afrique du Nord et de l'Ouest regroupe à Alger 200 médecins. Il s'agit d'oncologues, de pneumologues, de radiothérapeutes et de pathologistes des pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest, qui sont présents à cette rencontre, encadrée par des experts algériens, français et tunisiens. Les cancers du sein et du poumon ainsi que la biologie moléculaire seront au centre de l'intérêt de ces journées. A rappeler que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, avait annoncé en octobre 2015 que le plan national de lutte contre le cancer (2015-2019) était mis en oeuvre à hauteur de 45%. «Le dossier du cancer ne concerne pas uniquement le ministère de la Santé mais intéresse également le gouvernement et tous les secteurs», avait indiqué Boudiaf. Il avait insisté sur le développement de l'hospitalisation à domicile lorsqu'il s'agit de chimiothérapie au niveau de tous les établissements hospitaliers relevant du centre Pierre et Marie Curie (Cpmc) d'Alger, d'Oran et de Constantine, pour éviter le déplacement des patients vers l'hôpital et réduire la surpopulation hospitalière. Un problème, faut-il le dire, qui persiste depuis plusieurs années.