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Les enjeux de la conférence interafghane
BONN
Publié dans L'Expression le 28 - 11 - 2001

Bonn accueille, depuis hier, la conférence interafghane placée sous les auspices des Nations unies. Mais les observateurs s'accordent à dire que la construction de l'après-taliban sera difficile.
Beaucoup d'espoirs sont fondés sur cette conférence initiée par les Nations unies entre ethnies et composantes politiques afghanes. Des espoirs, certes, mais les avis demeurent prudents au vu des précédents qui ont marqué la vie politique afghane ces deux dernières décennies. Mais l'important à ce moment de l'histoire de l'Afghanistan c'est que les hommes et les femmes, qui vont discuter du destin de ce pays martyr, arrivent à un accord propre à faire envisager rapidement l'installation d'une administration afghane autonome apte à travailler, de concert, avec les organisations internationales, à la refondation de l'Etat afghan détruit par 23 années de guerre civile. Les intervenants à l'ouverture, à Bonn, des Discussions sur l'Afghanistan, intitulé officiel de la rencontre allemande, ne se sont pas trompés lorsqu'ils ont insisté, à l'instar du ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, sur la «responsabilité» des Afghans qui ont ici «une chance historique à saisir». S'adressant aux 28 délégués afghans, le ministre allemand lancera: «C'est à vous, représentants de l'Afghanistan, de saisir ce moment historique.» M.Fischer soulignera son propos par ces mots: «Je vous exhorte tous à trouver un compromis historique (...) c'est votre responsabilité, personne ne peut vous la retirer et personne ne le veut», conclura le ministre allemand, hôte de la conférence interafghane. Représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Lakhdar Brahimi, a lu, devant la conférence, le message de Kofi Annan encourageant à son tour les délégués afghans à transformer positivement cette opportunité historique qui s'offre à eux. Le secrétaire général des Nations unies argumente dans son message: «Vous devez faire preuve d'un courage et d'un sens des responsabilités sans précédent. Vous devez penser avant tout aux intérêts de votre peuple (...) Vous ne devez pas laisser se répéter les erreurs du passé, particulièrement celles de 1992.»
Le coup d'envoi est ainsi donné à des «discussions» interafghanes que ses initiateurs et la communauté internationale espèrent voir déboucher sur un compromis ouvrant des perspectives de sortie d'une crise qui a mis à mal l'Afghanistan qui aura besoin de l'aide de tous et surtout de ses fils pour se remettre sur les rails.
C'est ici que la pondération des uns et des autres aura à se faire valoir, d'autant que personne ne se cache les difficultés qu'il faudra surmonter pour donner une nouvelle chance à l'Afghanistan de repartir du bon pied. Ce ne sera pas facile, même si, prenant les devants, l'Alliance du Nord, artisan sur le terrain de la déroute des taliban, se veut conciliante en faisant savoir qu'elle ne tient pas «à rester seule au pouvoir». C'est ainsi qu'un personnage clé de l'Alliance du Nord, son ministre de l'Intérieur, Younis Qanooni, soutient: «Nous n'aurions aucune fierté à monopoliser le pouvoir.» Indiquant: «Nous soutenons sincèrement les efforts pour la paix et avons pour but la reconstruction du pays et l'instauration d'une unité nationale.»
De fait, la réunion de Bonn se présente plus comme un premier établissement de l'état des lieux, que comme un processus de négociation, en bonne et due forme. Aussi, que faut-il réellement attendre de ces «discussions» de toute évidence préparatoires lorsque déjà semble apparaître une sorte d'interférence dans les objectifs qui leur sont assignés. Alors que la Maison-Blanche, par la voix de son porte-parole, Ari Fleischer, déclare: «Le dialogue qui commencera (...) à Bonn est le premier pas dans un long processus pour aider à déterminer à quoi ressemblera le gouvernement d'Afghanistan.» De Doha, où il se trouve, le président afghan Burhanuddin Rabbani (reconnu par l'ONU) relativise quelque peu l'importance attribuée à la conférence de Bonn (et à ses futurs résultats ?) en considérant qu'«il s'agit d'un sommet des représentants et non pas d'un sommet des dirigeants des différentes parties en Afghanistan». Qu'est-ce à dire? Le président Rabbani estime-t-il que la rencontre de Bonn ( eu égard au niveau de ses participants) n'est pas habilitée à prendre des décisions engageant l'avenir de l'Afghanistan? En tout état de cause, cette déclaration sibylline du leader de la Jamaîat-i-islami ouvre la voie à toutes les supputations. Concrètement, selon certaines indications de membres proches de l'Union européenne, il se pourrait qu'un consensus se dégage sur le nom de l'ex-roi Mohammed Zaher Shah (87 ans) pour conduire un gouvernement de transition. La difficulté, semble-t-il, résidera dans la désignation du vice-président de la transition, qui, chacun s'accorde à l'affirmer, aura la réalité du pouvoir. De même que les discussions seront âpres pour le choix des postes stratégiques des ministres de l'Intérieur et de la Défense dans le contexte qui est celui de l'Afghanistan. L'autre problème qui soulève les soucis des Nations unies reste la sécurisation du pays par le déploiement d'une force multinationale. Or, en Afghanistan de même que dans certains pays voisins (notamment l'Iran qui y est totalement opposé ainsi que l'Alliance du Nord qui préconise une force locale) existe une résistance certaine à une telle opportunité. Comme le souligne Ahmed Fawzi, porte-parole de Lakhdar Brahimi, selon lequel «l'option la plus viable, pour restaurer la sécurité, serait le déploiement d'une force internationale». Mais, indique-t-il: «Le problème est qu'il y a beaucoup de résistance à l'idée de toute présence militaire internationale.»
Il faudra, en tout état de cause, attendre quelques jours pour que les positions des principales parties participantes aux «discussions» de Bonn fassent connaître comment, elles envisagent l'après-taliban. Qui sera de toute évidence parsemé d'embûches. Mais, à Bonn, par leur présence même, les différentes ethnies et tendances politiques afghanes ont montré qu'elles peuvent, si la volonté existe, parvenir à un consensus qui ouvre sur des perspectives meilleures pour l'Afghanistan.


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