La mise en place de cette structure va-t-elle aplanir les différends qui existent entre les nombreux chefs de guerre en Afghanistan ? Au total, 21 délégués afghans devraient assister à la réunion d'aujourd'hui à Bonn, dont la liste définitive n'a pas été publiée par les Nations unies. Elle réunira quatre groupes d'Afghans: des représentants de l'ex-roi Mohammad Zaher Shah, des délégués de l'Alliance du Nord, une délégation du «processus de Chypre» composée de Hazaras (chiites) proches de Gulbudin Hekmatyar, un ancien chef de la résistance antisoviétique actuellement en exil en Iran, un groupe dit du «processus de Peshawar» dirigé par Pir Syed Ahmad Gailani et un représentant de l'ethnie majoritaire pachtoune, soutenu par Islamabad. S'agissant des taliban, le président Rabani a indiqué que l'éventualité de leur participation à titre individuelle n'est pas écartée. Autour de cette conférence, Ahmad Fawzi, le porte-parole de l'émissaire spécial de l'ONU en Afghanistan, Lakhdar Brahimi, a déclaré qu'elle sera un succès si les participants parviennent à se mettre d'accord sur un mode de gouvernement transitoire. Mais la mise en place d'un gouvernement multiethnique et représentatif que la conférence de Bonn va évoquer, devrait être compliquée par cette indépendance marquée des chefs de guerre. De son côté le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, s'est dit, lundi, optimiste quant à l'issue de cette rencontre interafghane qui doit, selon lui, mener à la création d'une «autorité transitoire» en Afghanistan. «Le défi à Bonn est de créer un processus où les chefs de guerre deviennent représentatifs et, ensuite, voient leur autorité légitimée en premier lieu par la loya jirga (assemblée représentant l'ensemble de la société afghane) et ensuite par des élections», a affirmé le ministre. M.Straw a également estimé que la présence d'une femme dans la délégation de l'Alliance du Nord et d'un représentant pachtoune constitue le signal d'une détermination à aller vers un gouvernement à large assise.