Ses oeuvres traduisent la voie que s'est choisie le jeune artiste. Nawfel Yadjouri est un jeune artiste peintre au talent certain, ne demandant qu'à être reconnu ! Ainsi le décrit M.Belkahla Mustapha, directeur de la société des Beaux Arts, mais également peintre et qui voit en lui «un futur grand artiste». Elève de la société des Beaux Arts d'Alger, Nawfell expose ses peintures, au nombre de vingt-sept toiles, jusqu'au 12 janvier, à l'hôtel Sofitel d'Alger. Ses oeuvres traduisent la voie que s'est choisie le jeune artiste ; c'est-à-dire «un art qui ignore le mythe, ingénu, qui se veut plutôt, vrai et sans détours, sans degré profond. Non reclus, optant pour la voie paysagiste, simple, il exprime le monde ; celui sans doute, qui commence à s'écorcher et s'engloutir»; en effet, architecte de formation avant d'être élève de la société des Beaux Arts, Nawfel sait restituer sur ses oeuvres la réalité d'un patrimoine urbain en évanescence, son oeil observateur a pour prédilection les thèmes mauresques lorsqu'il peint avec nostalgie La Casbah avec ses femmes voilées accompagnées, au loin de leurs enfants, une redondance qui se veut à chaque fois entretenue comme pour maintenir en l'état une réminiscence, un souvenir d'une enfance lointaine que l'on imagine mal sans la présence rassurante de la mère. Ce que traduisent de magnifiques dessins, tels: «Casbah, le jeu» ou encore «Casbah, l'enfant». Alors que la nostalgie, omniprésente, est parfois traduite de manière poignante comme dans «Macler plage» un paysage saisi sur le vif par l'artiste en l'année 2000 et où il immortalisa le souvenir de son défunt ami Mourad. Ailleurs, contrastes et couleurs sont maniés d'une main de maître ; la juxtaposition subtile des pigmentations y est des plus réjouissantes, «même si le style n'y cherche pas d'atteindre l'impressionnisme». Mais c'est surtout dans les paysages de Kabylie que l'artiste donne sa pleine mesure dans l'exercice de la technique et de la recherche, c'est donc inspiré qu'il nous dévoile «Impressions de Kabylie» où villages et collines de Kabylie sont livrés de mémoire, laissant transparaître quelques touches de maître du classique et autres précurseurs de l'impressionnisme comme Millet ou Corot. Très attiré par la nature kabyle, Nawfel s'y évertue donc excellemment à la perspective et à la lumière. Alors que la nature morte offre à ce dernier l'occasion de faire montre de virtuosité dans la recherche des couleurs ou du travail de la technique ; à force d'harmoniser et d'équilibrer les couleurs, il parvient à chaque fois à créer une harmonie avec les contrastes. Ce qui dénote d'une rare maîtrise de la couleur et d'un oeil observateur qui promet d'un avenir serein pour ce jeune peintre. A coup de quelques retouches, Nawfel Yadjouri reconstitue la vie algéroise, oranaise ou kabyle ; à chaque fois le patrimoine est montré dans des perspectives inédites laissant transparaître l'environnement urbain dans de fidèles proportions. Epris des anciens quartiers espagnols d'Oran, peignant les anciens quartiers espagnols d'Oran, il réussit à conférer à l'Eglise Saint Louis toutes les notions d'espace et d'événement. Nawfel «cherche, efface, gratte, frotte, repeint, et quand il trouve ce quelque chose qui donne pleine satisfaction, son tableau est enfin achevé.» Son rêve aujourd'hui est d'exposer à l'étranger pour mieux faire connaître la beauté des paysages algériens.