Les délégués reprendront langue avec le chef du gouvernement. C'est ce qui a été décidé, avant-hier, lors du conclave interwilayas de la coordination des archs, daïras et communes tenu a l'Intht de Tizi Ouzou. En effet, les dix coordinations, Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Alger, Bordj Bou Arréridj, Sétif, Tipaza, Khenchela et Batna, ayant pris part à cette rencontre, se sont entendus sur une reprise favorable à l'invitation relancée par les services de la chefferie du gouvernement au sujet de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur. Entamés tard dans la soirée de samedi, les travaux de ce rendez-vous ont dû connaître une interruption de 5 heures en raison du blocage suscité par la position de la coordination de Bouira. Cette dernière ne cessait de remettre toujours sur le tapis la «nécessité» du report du conclave jusqu'au-delà de la semaine prochaine. Les délégués de Béjaïa, par contre, voient les choses autrement. Ils ont suggéré, d'ailleurs, la tenue d'une rencontre préliminaire avec les responsables du gouvernement pour «mettre au clair» l'état d'avancement des décisions paraphées dans le protocole d'accord de janvier 2004. Autrement dit, la délégation de Béjaïa estime que les pourparlers ne peuvent reprendre qu'après s'être enquis des suites réservées à la prise en charge des incidences du mouvement telles que la révocation des élus, la défiscalisation des impôts, l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre des délégués et la prise en charge par l'Etat des factures d'électricité. Cependant, la coordination de Tizi Ouzou s'est, pour sa part, prononcée pour la poursuite du dialogue sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur. D'autre part, après une longue période de concertation, les travaux ont repris vers minuit et, dès lors, les débats se sont focalisés autour de la reprise à l'initiative du chef du gouvernement, et qui ont débouché sur un «oui» pour la reprise du dialogue. Et pour ce faire, les conclavistes ont retenu le nombre de vingt membres pour constituer une délégation de l'interwilayas qui ira chez M.Ouyahia. Les noms des membres de cette délégation n'ont, à l'heure où nous mettons sous presse, pas encore été désignés. S'agissant de la date de la reprise du dialogue, les délégués du mouvement citoyen, qui n'ont, pour le moment, pas arrêté une date fixe, ont, toutefois, précisé que les pourparlers reprendront après Yennayer. Par ailleurs, l'autre tendance de la Cadc (les antidialoguistes) ont, à travers une déclaration rendue publique, écrit: «Les précédents rendez-vous avec Benflis et Ouyahia ont démontré les limites décisionnelles de ces derniers sur un dossier sensible et devaient servir de leçon à ces pseudo-délégués en mal de publicité et en quête de positionnement capables des pires forfaitures pour fourvoyer la population étant leur vocation», ajoute le même document qui poursuit: «Nos revendications nécessitent un réaménagement de la loi fondamentale du pays dont seul le premier magistrat dispose de la force morale, politique et des prérogatives constitutionnelles pour le faire.» Enfin, du côté de la coordination communale de Beni Zmenzer, une structure ayant prôné déjà la réconciliation de toutes les tendances du mouvement citoyen, ont estimé que «ceux qui voudront, malgré tout, croire au chant des sirènes et répondre favorablement à l'offre de dialogue du pouvoir doivent en assumer les conséquences tant ils ne peuvent aucunement avoir le bénéfice du doute...».