«Laissez le président de la République exercer ses prérogatives», a-t-il insisté. Le renouvellement du staff gouvernemental ressort des prérogatives du président de la République. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a mis les choses au clair. «Laissez le président de la République exercer ses prérogatives», a-t-il demandé en précisant qu'aucun article dans la nouvelle Constitution ou même dans l'ancienne ne parle du changement. Le Premier- ministre, qui s'exprimait en marge de la cérémonie d'ouverture de la session parlementaire du printemps à l'APN, a voulu couper court aux spéculations sur un éventuel remaniement ministériel qui enflamment le débat sur la scène politique nationale depuis la révision de la Loi fondamentale le 7 février dernier. Autrement dit, et contrairement à ce que pense l'opposition, le chef de l'Etat n'est en aucun cas forcé d'opérer un changement au sein de l'Exécutif. Le numéro un du gouvernement a avancé trois scénarios: «Le président de la République peut changer ou pas le gouvernement ou procéder à un remaniement.» Une déclaration qui se veut comme une mise au point aux allégations de certains politiques qui s'amusent à spéculer sur ce sujet. Le Premier ministre a laissé entendre qu'il n'est pas partant du gouvernement, du moins pour les mois à venir. Pourquoi? Il a rappelé tout simplement qu'il y a une situation économique difficile marquée par la baisse des prix du pétrole qui est en dessous du prix de référence du Fonds de régulation des recettes (RFR). «L'Algérie traverse une situation délicate et difficile avec le prix du pétrole qui varie entre 30 et 35 dollars le baril», a-t-il reconnu en estimant toutefois que c'est une urgence à laquelle le gouvernement doit s'atteler pour faire face à la crise. Malgré la chute des prix depuis 2014, M.Sellal rassure sur la maîtrise des grands équilibres. Le Premier ministre a fait savoir qu'un nouveau modèle économique sera dévoilé en avril prochain. L'orateur n'a pas donné des détails sur ce programme. «Nous avons pris les décisions pour éviter le recours à l'endettement extérieur», a-t-il résumé. Sur ce point, le patron du gouvernement a écarté un éventuel recours à l'endettement extérieur. «On ne va pas recourir à l'endettement extérieur dans l'immédiat», a-t-il affirmé. Pour remplir ses caisses, l'Etat préfère recourir à l'endettement interne. «Nous allons lancer un emprunt obligataire national en avril avec un taux d'intérêt très élevé de 5%», a-t-il déclaré sans préciser le montant. Ce n'est pas tout. Toujours dans le but d'alléger les conséquences de la crise sur l'économie nationale, Abdelmalek Sellal a annoncé la tenue de la tripartite (gouvernement- patronat et Ugta) en juin prochain pour examiner la situation. Ce qui explique que l'équipe aux commandes a encore du pain sur la planche pour les mois à venir et qu'un changement profond n'est pas à l'ordre du jour. Par ailleurs, le Premier ministre a réitéré l'engagement de l'Etat à assurer sa politique sur le plan social. «Malgré la crise, nous n'avons pas touché aux subventions», a-t-il rappelé en guise de défendre le bilan de son gouvernement. Sachant que l'opposition impute la responsabilité de la situation économique au gouvernement et réclame son départ, le Premier ministre a bien saisi l'opportunité hier pour clarifier les choses une bonne fois pour toutes.