Le Premier ministre Abdelmalek Sellal parle d'une « réflexion » en cours qui aboutira à la prise de mesures d'ordre économique afin de gérer la conjoncture actuelle. « Nous allons lancer, au mois d'avril, un nouveau modèle économique s'étalant sur la période 2016-2019 afin de mieux maîtriser la situation économique », a-t-il annoncé, hier, en marge de l'ouverture de la session de printemps du parlement. Plusieurs mesures vont être prises dans ce cadre dont l'instauration d'emprunts obligataires dans le cadre de l'endettement national. « Pour ne pas aller à l'endettement extérieur, nous allons recourir à l'endettement intérieur à travers le lancement, en avril, d'un emprunt obligataire à hauteur de 5% pour augmenter les ressources financières nationales », a-t-il annoncé. L'autre mesure concerne « l'application de l'article 46 de la loi sur la monnaie et le crédit et un emprunt de la banque d'Algérie au Trésor public ». Il est question également de la réunion de la tripartite (Gouvernement, UGTA, patronat), début juin, pour aborder la situation économique. « Nous allons organiser la tripartite début juin afin d'étudier la situation économique, présenter les mesures en cours de réflexion et prendre des décisions pour ajuster la situation », a précisé Sellal, signalant que le gouvernement fait face à « une situation économique extrêmement difficile ». Le Premier ministre parle « de la nécessité d'apporter des ajustements économiques afin de pouvoir dépasser la crise ». Il rappelle que son exécutif a réussi, depuis juillet 2014, début de la chute des prix du pétrole, à maîtriser la situation économique et à maintenir les grands équilibres financiers et économiques. D'autres décisions seront prises dans ce contexte, sans pour autant « toucher à la politique sociale du pays ». « J'insiste que ces mesures ne concernent pas l'aspect social », a-t-il précisé. « Tout le monde a constaté que depuis deux ans, aucun changement n'a été opéré sur la politique sociale et nationale du pays. Nous avons eu un écho avorable de la part du peuple et de tous les acteurs de la société. Nous sommes donc tenus de continuer sur cette voie », a-t-il indiqué. Le président n'est pas tenu de procéder à un remaniement ministériel A propos d'un probable remaniement ministériel, Sellal a précisé que le président de la République « n'est pas tenu », que ce soit dans l'ancienne ou la nouvelle Constitution, de procéder à un remaniement. « L'Algérie a ses propres institutions élues qui sont le Président et le Parlement, qui continuent d'exercer leurs fonctions. Le Gouvernement, nommé par le Président, est également en place. Dans la situation actuelle, il y a trois hypothèses : le président de la République peut procéder à un changement de gouvernement, ce qui relève de ses prérogatives, à un remaniement partiel à travers le changement de quelques membres comme il peut maintenir l'équipe actuelle », a-t-il expliqué.