Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a exclu hier le recours à l'endettement extérieur pour faire face à la crise économique qui frappe de plein fouet le pays. «On ne va pas recourir à l'endettement extérieur dans l'immédiat», a-t-il souligné, hier, à la presse en marge de l'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le Premier ministre à reconnu que l'Algérie traverse actuellement une conjoncture économique très difficile. Le prix du pétrole, selon lui, ne dépasse pas les 35 dollars alors que le prix de référence du baril est fixé à 37 dollars. Cela, reconnaît-il, constitue «un grand problème», tout en assurant que son gouvernement maîtrise les équilibres macro-économiques. Cette situation, ajoute le Premier ministre, a poussé l'Exécutif à adopter dès avril prochain un nouveau modèle économique qui s'étalera sur une période de trois ans (2016/2019). Il a cité le recours à l'endettement interne qui s'avère la seule solution dans l'immédiat pour limiter les répercutions de cette crise sur l'économie nationale. «Nous lancerons un emprunt obligataire national en avril avec un taux d'intérêt très élevé de 5%», a-t-il annoncé. M. Sellal a laissé entendre que l'exécutif fera appel à l'article 46 de la loi sur la monnaie et le crédit. L'article en question dispose que «sur une base contractuelle, et dans la limite d'un maximum égal à 10% des recettes ordinaires de l'Etat constatées au cours du précédent exercice budgétaire, la Banque d'Algérie peut consentir au Trésor des découverts en compte courant dont la durée totale ne peut excéder 240 jours, consécutifs ou non, au cours d'une année calendaire. La Banque d'Algérie est autorisée, également, à consentir exceptionnellement au Trésor public une avance, destinée exclusivement à la gestion active de la dette publique extérieure». Dans la foulée, Abdelmalek Sellal a annoncé la tenue d'une tripartite en juin prochain pour débattre de ce nouveau modèle économique. Il a tenu p même à rassurer les citoyens sur les acquis sociaux, précisant qu'ils ne seront jamais touchés. «Nous traversons depuis deux ans des difficultés économiques et les acquis sociaux n'ont jamais été touchés jusque-la», a-t-il rappelé. Pas de remaniement ministériel Par ailleurs, le Premier ministre a démenti tout remaniement ministériel. «Les citoyens, dira-t-il, ont le droit de s'interroger sur le sort du gouvernement actuel. Mais il faut toujours se référer aux lois de la République. La Constitution est claire et constitue la seule référence». Selon la Constitution, le président de la République n'est pas obligé de changer le gouvernement», a-t-il clarifié. Avant d'ajouter : «L'Algérie a des institutions élues qui exercent leurs prérogatives.» Selon Sellal, le président de la République a trois choix concernant le gouvernement. Soit il procède à un changement radical, soit il opère un remaniement partiel, ou garder la même formation telle quelle. Ainsi, le Premier ministre dira qu'il faut laisser le chef de l'Etat exercer ses prérogatives.