Après plus de vingt jours de repos forcé, les députés reprendront leurs travaux le 4 décembre prochain avec la poursuite des débats sur le discours de politique générale, prononcé au début du mois de novembre par le Chef du gouvernement, M. Ali Benflis. Les députés, qui avaient axé leurs interventions lors du débat général, sur la critique du bilan du Chef du gouvernement, vont changer leur fusil d'épaule et interpeller le ministre d'Etat et ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni sur les causes et les conséquences des inondations du 10 novembre qui ont fait, jusqu'à aujourd'hui, 752 morts sur le territoire national. Les députés, qui ont perdu un des leurs dans cette catastrophe et qui ont vu la destruction partielle de l'imprimerie de l'Assemblée, reprochent au ministre de l'Intérieur son manque de célérité dans la gestion de ces inondations et l'absence de sanctions envers les responsables directs de cette catastrophe. Des interpellations, qui visent essentiellement le wali d'Alger, à qui on reproche son absence sur le terrain des opérations. De leurs côtés, les députés proches de la mouvance islamiste, interpelleront surtout le ministre de l'Intérieur sur sa récente décision de suspendre la majorité des associations islamiques de bienfaisance et en particulier, celle de Chamseddine Bouroubi, qui bénéficie, de la part des membres de l'APN, d'un important élan de solidarité. L'association de Chamseddine Bouroubi, qui oeuvre depuis plus de 12 ans, a commencé son action par la collecte des médicaments et de dons pour les personnes atteintes de maladies incurables avant de se spécialiser dans l'aide des démunis et l'organisation de mariages collectifs. Dans une déclaration envoyée à la rédaction, le député d'El Islah, Hassen Arribi, s'est insurgé contre la décision du ministre de l'Intérieur, M.Zerhouni, de suspendre, pour six mois, une association qui n'a fait que publier un placard publicitaire appelant les citoyens à faire des dons aux démunis. En outre, les députés du RCD, qui avaient boycotté le débat sur la politique générale du chef de l'Exécutif, comptent intervenir le mois prochain pour protester contre la décision de suspendre leur élu et président d'APC de Bologhine, indiquant que dans ces cas-là, plusieurs hauts fonctionnaires devraient payer pour les défaillances de l'Etat, qui ont causé la mort de 752 personnes.