Depuis son arrivée à la tête des affaires religieuses, Mohamed Aissa a réussi à expliciter beaucoup de concepts religieux incompris. Dans sa visite à Oran, le ministre des Affaires religieuses a mis l'accent sur la nécessité du «tarissement des sources de l'extrémisme et de l'intégrisme». De tels propos valent leur pesant d'or, étant donné qu'ils proviennent d'un ministre qui a osé défier tous les «interdits», tout en bravant l'intégrisme religieux. Ainsi, en mettant en garde contre la violence familiale, thème principal de la rencontre d'Oran tenue dans la mosquée Benbadis, Mohamed Aïssa est allé droit au but en explicitant la vocation initiale de la mosquée. Il affirmera dans ce sens que les «conférences se tenant dans les mosquées visent essentiellement l'assèchement des sources de l'intégrisme». Dans son intervention, Mohamed Aïssa a posé deux problématiques essentielles à résoudre impérativement. La première est indissociable de la seconde: le foyer familial et la mosquée. Pour le ministre, tout commence par le foyer en y endiguant la violence familiale. Ensuite ce qui est du ressort de la mosquée vient à titre complémentaire en luttant contre l'intégrisme et l'extrémisme religieux. Dans la mosquée, chacun doit jouer pleinement son rôle en faisant barrage à l'hydre intégriste, à commencer par les «mourchidate» (guides religieuses) jusqu'aux imams. Ce personnel religieux, composé de plusieurs membres, à la notoriété et crédibilité importantes dans la société algérienne, est donc interpellé pour faire preuve d'ingéniosité en rassemblant de façon harmonieuse ses efforts pour faire de la mosquée un lieu de culte sans plus. A ce titre, Mohamed Aïssa plaidera pour «la consolidation des efforts de ce personnel». Depuis sa nomination à la tête du département des affaires religieuses, le ministre a tracé une feuille de route régissant sa mission et une stratégie basée essentiellement sur la protection de la religion contre les attaques déviantes de certaines «forces» occultes faisant croire que l'islam est une religion de violence. Or, il n'en est rien. Bien mieux, Mohamed Aïssa a explicité une évidence: la violence n'émane aucunement de l'islam ni des musulmans. Ainsi, et sans le dire ouvertement, il rejette l'idée de la responsabilité de l'islam dans les actes de violence perpétrés çà et là. D'ailleurs, le ministre dans sa thèse, identifiera les sources du mal endossant les actes de violence un peu partout dans le monde à l'islam. Il rappellera en ce sens que «les laboratoires des ennemis de l'islam ternissent l'image des musulmans en leur endossant le terrorisme». «L'islam est innocent de ces actes terroristes», dira le ministre. Il étayera ses dires en revenant à la décennie noire marquée par les attaques terroristes contre les mosquées et les imams indiquant qu'«une centaine d'imams ont été assassinés à l'intérieur des mosquées ou bien en se rendant dans les mosquées». Une telle déclaration basée sur un recensement établi, est dénonciatrice d'un mal à endosser à un phénomène étranger à l'islam. En effet, l'islam est une religion de tolérance. C'est à partir de ce principe que le ministre développera son argumentaire. Depuis sa nomination à la tête du département des affaires religieuses, Mohamed Aïssa a réussi à corriger l'interprétation de nombreux concepts religieux incompris et aux répercussions négatives endossées très souvent à la religion musulmane. En fait, la stratégie du ministre repose essentiellement sur le rôle important que joue la femme dans toutes les sociétés en quête d'épanouissement. Mohamed Aïssa n'a pas versé dans le minimalisme ni encore moins dans le mépris vis-à-vis de la gent féminine. Celle-là, est représentative d'une force et d'une plénitude entière en formant toute une société. Aussi, le ministre, universel dans sa pensée, a rendu un vibrant hommage à la femme à l'occasion de la célébration de sa Journée internationale qui coïncide avec le 8 Mars. Jamais un autre ministre d'un tel département n'a jugé utile auparavant de se joindre à la cause féminine tout en plaidant en sa faveur avant d'inviter la femme à s'impliquer entièrement dans la construction d'une société en pleine mutation. Imperturbable dans ses interventions, il affirmera que «c'est une forme d'hébétement que de mépriser la femme et son rôle. Elle (la femme) est omniprésente et hyperactive dans tous les secteurs», a-t-il ajouté. Ensuite, le ministre est revenu sur la violence faite à la femme en remontant loin dans l'histoire de la civilisation musulmane. Il dira en ce sens qu'«à l'époque du Prophète (Qsssl), la (ce type de violence était quasiment inexistante». Dans cette déclaration, le ministre réitère la vision de la religion musulmane vis-à-vis de la femme la considérant en tant qu'élément nécessaire dans la chaîne de construction d'une société aux assises solides. En attendant d'autres sorties enrichissantes, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs est, à partir de la deuxième capitale du pays, parvenu à anéantir les thèses dévoyées telles que développées dans les capitales du mal. Cela étant, un long chemin dans notre pays reste encore à faire dans ce cadre.