Ce secteur reste le maillon faible de l'économie nationale. Pour un pays qui exporte 762 millions de dollars hors hydrocarbures et qui importe entre 5 et 6 milliards de dollars en facture alimentaire, il y a plus qu'urgence à revoir la législation sur le commerce extérieur et à adapter le cadre juridique et l'environnement économique aux règles en vigueur de par le monde, si l'on ne veut pas voir se compromettre tous les acquis et rester en dehors d'un monde qui avance. Cette analyse de M. Nouredine Boukrouh, ministre du Commerce, mettant en exergue la faiblesse des exportations hors hydrocarbures et ne dépassant pas les 3% des exportations globales, toujours d'actualité, résume, à elle seule, tout l'embarras des exportateurs nationaux affiliés à l'Anexal (Association nationale des exportateurs algériens) qui n'ont de cesse de dénoncer les lourdeurs administratives, hier au centre de presse d'El-Moudjahid lors, d'une conférence-débat riche en enseignements. En dépit des mesures incitatives mises en oeuvre par le gouvernement pour encourager les exportations hors hydrocarbures, beaucoup de choses restent à faire. A titre indicatif, les statistiques font état de 40.000 importateurs pour seulement 800 exportateurs répertoriés dont une centaine seulement sont affiliés à l'Anexal. Pour y remédier, les pouvoirs publics avaient mis en place plusieurs mécanismes à même de répondre aux besoins des exportateurs à l'instar de la Cagex qui devrait être une réponse aux préoccupations des exportateurs et une traduction de la volonté des pouvoirs publics de contribuer à la promotion des exportations hors hydrocarbures en évacuant pour l'opérateur le risque d'insolvabilité de son produit. Un état de fait que le président d'Anexal, Idris Yalaoui, réfute: «Ces mesures sont disparates et ne convergent nullement vers un but cohérent. Ce qui fait que le déclic tant attendu pour déclencher la dynamique nécessaire aux exportations des produits nationaux se fait attendre», avant d'ajouter que «pour exporter, les conditions nécessaires et suffisantes consistent pour la PME/PMI à activer dans un contexte relativement assaini, à disposer d'une situation financière qui lui permet un fort ancrage dans l'économie nationale». Cependant «l'état des lieux n'incite pas à l'optimisme», soulignent les intervenants qui ont affirmé que «le secteur des exportations est malade de son environnement et des ses institutions». Pour les exportateurs, le problème majeur réside dans le manque d'aires de stockage au niveau des ports, de sécurité des marchandises destinées à l'exportation, ainsi que dans les moyens de manutention inadéquats et insuffisants, les circuits bancaires bureaucratiques et inappropriés, les procédures douanières complexes ainsi que la lenteur du contrôle sanitaire des produits exportables. Au vu des chiffres avancés, il est aisé de déduire que le secteur des exportations hors hydrocarbures demeure figé au moment où le secteur des hydrocarbures s'impose comme la seule locomotive de l'économie nationale. En outre, l'absence de support publicitaire devant valoriser le produit «Made in Algeria» qui se répercute négativement sur les exportations nationales, a été soulevé par les présents. Ces chiffres avancés prouvent une fois encore que le secteur des exportations hors hydrocarbures reste le maillon faible de l'économie nationale. Le constat est effarant. Ce déséquilibre entre les importations et les exportations constitue, selon le conférencier, une menace pour l'économie nationale. Plus pragmatique, un intervenant a posé le problème d'une manière cartésienne «Comment voulez-vous parler d'exportations quand le marché local n'est pas inondé de produits?» Mais cela est une autre paire de manches.