La décision d'Ouyahia de relancer le dialogue avec les archs a suscité des convoitises parmi certaines personnes qui se sont, de tout temps, autoproclamées représentantes des citoyens. Le mouvement à Bouira, pour rappel, a connu plusieurs péripéties. Tout au début, le mouvement s'est caractérisé par une unicité dans le combat pour des objectifs citoyens. Au fil des jours, des luttes internes divisent les rangs et verront la naissance de deux Cccwb. L'aile forte qu'était M'chedallah et la légitimité de ses délégués amèneront Hakim Kacimi à quitter la coordination de Bouira pour une coordination nationale. Les citoyens, de leur côté, voyant les objectifs changés et la ligne directrice du mouvement prendre une autre trajectoire, optent pour le retrait. Plusieurs appels à des rassemblements, des sit-in, des blocages de la route ne drainent plus la foule. Les actes de destruction et le sabotage des locaux publics ont des répercussions néfastes sur le moral des citoyens qui doivent désormais faire tout un parcours pour obtenir un extrait de naissance. 5 communes non pourvues de présidents d'APC suite au boycott décrété par les archs subissent les conséquences sur le plan du développement. Les élections présidentielles et le résultat du président sont la dernière preuve de l'échec de ceux qui ont mené le mouvement vers l'impasse. La sortie médiatique du chef du gouvernement et sa volonté de relancer le dialogue a vu l'émergence de ces mêmes personnes qui tentent, ces derniers jours, de se repositionner et de représenter la wilaya de Bouira. Ne va-t-on pas une nouvelle fois vers le renouvellement de l'expérience suicidaire de Benflis qui avait essayé de récupérer le mouvement avec les «archs taïwan». Certes, la détermination de l'actuel chef du gouvernement est claire puisqu'il avait exprimé sa volonté de discuter avec les vrais représentants. Si à Tizi Ouzou et Béjaïa des noms peuvent être retenus, à Bouira, le problème est plus complexe. Seule la daïra de M'chedellah peut aujourd'hui parler d'une réelle adhésion au mouvement citoyen. Elle reste la seule daïra qui a suivi le mot d'ordre du boycott. Saharidj qui a reçu dernièrement une visite officielle et réservé un accueil à ses hôtes peut être retenue comme preuve que la région a renoué avec le dialogue. Qui représentera la wilaya s'il y a dialogue? Cette question est sur toutes les lèvres. L'avenir nous le dira.