La révision de certaines clauses de l'Accord d'association avec l'Union européenne, passera en priorité sur l'option d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. C'est ce qui est ressorti de la rencontre ce jeudi, du ministre du Commerce Bakhti Belaïb avec le conseiller au département Moyen-Orient et Asie centrale auprès du FMI, Jean-François Dauphin. Dans ce sens, le ministre réitère l'engagement de l'Algérie à adhérer à cette organisation, mais explique que cela interviendra après les discussions avec l'UE, «le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC sera relancé dans de bonnes conditions du fait que les blocages que connaît ce processus émanaient principalement de l'UE»affirme le ministre. Pour les observateurs, cette position est très louable, du fait qu'il considère que l'Accord d'association avec l' Union européenne n'avait pas, au terme de plus de dix ans, atteint les objectifs escomptés. Dans le sens, où il n'y a pas eu le rush prévu de gros investisseurs sur l'Algérie durant cette période. Et c'est précisément sur cette manne commerciale que devait se baser la relance de l'activité d'exportation, qui aurait hautement favorisé l'entrée de l'Algérie à L'OMC. Ils considèrent que sans un volume conséquent d'exportations, l'adhésion à l'OMC aurait fait de l'Algérie à long terme, un grand dépotoir de produits bas de gamme de l'Europe. Par ailleurs, au centre de cette discussion, il a été longuement question de la situation économique actuelle de l'Algérie et ses relations avec le FMI, notamment sur l'impact de la crise pétrolière et des mesures prises par l'Algérie. Dans ce sens, le ministre du Commerce explique dans un communiqué, que les mesures de sauvegarde mises en place par les pouvoirs publics, et qui concernent l'instauration de licences d'importation pour des produits tels que le ciment, le rond à béton et les véhicules, interviennent pour réduire l'importation de ces produits qui alourdissent la facture d'importation, sans pour autant déroger aux règles de l'OMC. Parallèlement, d'autres mesures interviendront pour la régulation de cette activité, et mettent en action simultanément plusieurs secteurs. Il s'agit notamment de la capacité d'intervention des services des douanes et du fisc, sur le contrôle des demandes de domiciliation pour les opérations d'import-export, au niveau de la banque, autrement dit au moment de l'introduction de la demande. A cela il faut ajouter, l'engagement de l'importateur sur le respect des quantités importées et leur utilisation annoncée, le tout dans un respect total des principes de la liberté du commerce. Sur le même sillage, le ministre précise que la loi des 51/49%, qui se trouve actuellement au coeur d'une petite polémique pour son allégement, ne constitue pas un frein à l'investissement étranger direct, d'autant plus qu'elle encourage fortement le partenariat dans tous les domaines. Par ailleurs, le ministre du Commerce et le conseiller du FMI sont arrivés au terme de cette rencontre à la nécessité pour l'Algérie de libérer les grands axes susceptibles de sceller une réelle relance économique, à savoir la promotion du secteur privé, la production et l'exportation, et l'importance de la grande distribution. En somme, ce sont là les défis à relever par l'Algérie depuis le début de la dégringolade des prix du baril. Il s'agit essentiellement de la création de 2millions de PME, de booster la production en vue de rehausser l'exportation, et de mettre en place une dynamique commerciale, orientée autant sur la rationalisation des dépenses, la limitation des importations des produits fabriqués en Algérie, que sur l'émergence d'un circuit de commercialisation à grande échelle, à même d'instaurer une réelle concurrence, garante d'une pratique commerciale saine et efficiente.