L'Institut national supérieur de la formation professionnelle de Tizi Ouzou est dans tous ses états. Les 400 stagiaires sont en grève illimitée, depuis dimanche dernier. Tout a commencé le 18 novembre courant, un stagiaire, autorisé, selon ses dires, à rompre le jeûne pour mauvaise santé, a été surpris par un responsable de l'institut en train de «fumer discrètement», une cigarette dans un coin de la cour, lors d'une pause. Une «altercation», a aussitôt éclaté entre ce responsable et le stagiaire. Altercation qui, toujours selon le mis en cause, «n'a donné lieu à aucune riposte» de la part du jeune homme. L'après-midi du même jour, le jeune homme est traduit devant un conseil de discipline composé «des seuls représentants de l'administration», soulignent les camarades du jeune homme, venus nombreux au bureau de Tizi Ouzou. Les stagiaires ont observé une journée de protestation, le 20 novembre, jour de l'incident. Selon le stagiaire incriminé, «lors de ma comparution devant le conseil de discipline, le responsable accusateur, n'a pu, malgré la présence de 5 témoins à charge, soutenir son accusation de manque de respect. Le fait est qu'il n'y a eu de manque de respect. J'accuse formellement l'administration qui m'a fait traduire devant ce tribunal de l'inquisition.» En fait, les stagiaires reprochent à ce responsable et à l'administration d'avoir fini par exclure leur camarade en maquillant cet acte, pour eux inadmissible au regard de la loi et des droits de l'homme, par un prétexte fallacieux. Aussi, sont-ils entrés dans une action de protestation généralisée. C'est ainsi que les 400 stagiaires de l'Insfp sont en grève illimitée, exigeant la réintégration de leur camarade. «Comme si les problèmes quotidiens liés à la formation sont tous réglés, voilà que des « pédagogues s'improvisent en imams et appellent à l'inquisition», conclut un stagiaire qui compare cet acte à un déni de liberté. Et à un autre d'ajouter: «Et pourtant, si ce responsable avait pris la précaution de s'informer sur l'état de santé de notre camarade, lui-même lui aurait conseillé de rompre le jeûne...». Intolérance quand tu nous tiens!