Les contractuels de l'éducation reviennent à la charge. La Coordination nationale des enseignants contractuels et vacataires (CECV), affiliée au Conseil des lycées d'Algérie (CLA), dénonce la répression subie par les organisateurs du rassemblement de mardi dernier et le concours de recrutement d'enseignants lancé par la tutelle. Tout en rappelant que le secteur a besoin de doter 40 000 postes à l'heure actuelle, la CECV s'indigne des critères mis en place, ce qui «marginalisera» cette catégorie. La Coordination annonce l'organisation, ce mardi, de rassemblements devant l'annexe du ministère et les directions de l'éducation ; un rassemblement national sera ensuite organisé mai prochain devant la présidence de la République, annonce la CECV dans un communiqué rendu public hier. Les enseignants, qui mettent en avant leur «priorité» dans toute opération d'embauche, exigent «leur droit à l'intégration» avant le lancement d'un concours et le recrutement de nouveaux enseignants. La ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, a exclu, lors de son dernier passage au forum de la Radio nationale, toute «intégration automatique» des contractuels et des vacataires, tout en rappelant que cette démarche est «illégale» puisqu'elle s'inscrit en porte-à-faux avec les critères de la Fonction publique. La CECV a dénoncé «l'exploitation horrible et la hogra» que subissent les enseignants depuis la signature des contrats jusqu'à leur désignation dans le poste en passant par les atteintes à leur dignité et aux difficultés dans la perception de leurs salaires, sans compter «les déclarations contradictoires des responsables sur l'intégration légitime des enseignants contractuels et vacataires». «Le manque de personnel d'encadrement a contraint le ministère à faire appel, dans plusieurs wilayas, à des contractuels et des vacataires au point que des enseignants avaient été incorporés dans le corps enseignant sans document officiel, dénonce la CECV. Des enseignants avaient été écartés abusivement et sans respect de la réglementation, de l'avis même des directeurs de l'éducation et de la ministre du secteur.» Blocages bureaucratiques Le CLA a estimé à près de 20 000 le nombre de contractuels et de vacataires.En février dernier, des rassemblements avaient été tenus à Alger et dans plusieurs wilayas. Des enseignants, qui attendent leur régularisation depuis plusieurs années, ne perçoivent pas à temps leur salaire. La ministre de l'Education nationale a estimé que ce problème est dû à des «blocages bureaucratiques» imputables aux directions de l'éducation. Des directions de l'éducation auraient décidé enfin d'«indemniser» des enseignants. En plus de l'intégration automatique des contractuels, la Coordination du CLA exige de la tutelle le versement «mensuel» des salaires et des arriérés de salaires, le droit à la prime de rendement, la protection de cette catégorie contre les agissements bureaucratiques des responsables locaux (direction de l'éducation, établissements), l'amélioration des conditions pédagogiques ainsi que la fin de la «politique de bricolage» et de la précarisation.