A quelques jours de la célébration de la fête de l'Aïd, des milliers de travailleurs de l'éducation à Béjaïa n'ont pas encore perçu leur salaire du mois de janvier. Après deux jours de patience, la colère a fini par éclater hier, dans plusieurs établissements où les travailleurs, face au silence du syndicat, ont débrayé spontanément marquant ainsi leur mécontentement face à ce retard que le Sete a tenté d'expliquer dans une déclaration rendue publique hier. Parlant d'un «début de règlement des problèmes posés dans le secteur» et «de la reconquête des espaces démocratiques», le Sete estime que «l'unité a été payante». Plus loin, les rédacteurs «acceptent» le léger retard que connaîtront les salaires de janvier qu'ils expliquent par «l'alignement de toutes les nouvelles situations financières régularisées». Toutefois, ils n'omettent pas de dénoncer «les mesures coercitives et restrictives des libertés syndicales traduites par des ponctions sur salaire». A la lumière de cette déclaration sanctionnant les travaux de la réunion de son conseil de wilaya, le Sete/WB ne mentionne nullement les débrayages d'hier constatés dans plusieurs établissements, à l'image de celui d'Akfadou. Hier matin, la colère était visible sur tous les visages des travailleurs qui ne comprennent pas cet énième retard, d'autant plus que celui-ci intervient à la veille de la fête de l'Aïd, durant laquelle les dépenses sont à la fois importantes et nécessaires. Une grève de protestation est devenue alors l'unique moyen de crier leur colère même si, d'avance, ils savent qu'ils perdront le salaire de leur journée de grève.