L'organisation terorriste connaît de graves difficultés financières L'organisation criminelle a réduit de moitié les salaires de ses mercenaires, tandis que ses commandants s'accusent mutuellement de corruption et de vol. Comme toute organisation criminelle qui naît dans un but précis, elle finit au fond du gouffre; c'est le cas pour l'hydre sauvage Daesh ou l'Etat islamique. Née en Irak vers 2006, cette bête immonde connaîtra sa gloire meurtrière et dévastatrice en Syrie en 2013. De plus en plus lâchée par ses concepteurs et ses banques financières essentiellement implantées dans les pays du Golfe, notamment après les attentats de Paris et de Bruxelles, cette organisation qui a semé la terreur et commis des assassinats inventifs n'arrive plus à subvenir à ses besoins subversifs. La nébuleuse n'est plus en mesure de payer ses mercenaires. A ce propos le Washington Post rapporte dans sa dernière édition: «Daesh a réduit de moitié les salaires de ses mercenaires en Irak et en Syrie, tandis que ses commandants s'accusent mutuellement de corruption et de vol.» Toujours selon le même organe de presse, citant des sources en relation avec les opérations antiterro-ristes américaines en Syrie et en Irak, «les services de renseignement américains ont recueilli des informations qui témoignent des graves difficultés financières de Daesh». On confirme que «ces difficultés financières se traduisent par une coupe dans les salaires des mercenaires en Irak et en Syrie, certaines troupes ne sont déjà plus payées depuis plusieurs mois», ce qui a entraîné des conflits acharnés entre les commandants qui s'accusent mutuellement de corruption, de vol et d'inefficacité, souligne encore le Washington Post. Mais pas seulement, puisque l'intervention militaire de la Russie en Syrie a contraint quelques milliers de terroristes à rejoindre d'autres territoires, notamment la Libye. Un dysfonctionnement qui a heureusement réduit les capacités de Daesh, mais aussi limité sa marge de manoeuvre. Les sources du Washington Post attribuent cette décadence économique au sein du monstre «aux succès de la campagne de destruction de la structure financière de Daesh comprenant les frappes dévastatrices sur les puits de pétrole ainsi que les banques et autres dépôts de devises». Dans ce contexte, le secrétaire adjoint du département du Trésor chargé de la lutte contre le financement du terrorisme, Daniel Glaser, souligne: «Pour la première fois, il y a un ton optimiste», ajoutant: «Je pense vraiment que nous avons un impact significatif.» Mais même avec ce grain d'optimisme, Daniel Glaser estime qu'«il nous reste encore beaucoup à faire». La neutralisation du sinistre Abdel Rahman Al Qadouli, chargé de la gestion financière et économique de la nébuleuse peut aussi contribuer à déstabiliser davantage cette organisation terroriste. Par ailleurs il est à l'évidence important de souligner aussi que l'armée arabe syrienne avec l'aide de ses partenaires dans la lutte contre cette organisation a réussi à donner un bon coup de fouet aux criminels. En effet, hier, l'armée syrienne s'est emparée de la ville d'Al-Qaryatayn, l'un des derniers fiefs des terroristes de Daesh au centre du pays, a rapporté la télévision syrienne. De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh) a indiqué que les forces de l'armée régulière syrienne avaient pris le contrôle de «plus de la moitié de la ville» mais que «de violents combats se poursuivaient contre l'EI dans l'est et le sud-est» d'Al-Qaryatayn. Selon la télévision d'Etat, «l'armée, en coopération avec les forces supplétives, a rétabli la sécurité dans la totalité de la ville d'Al-Qaryatayn après y avoir écrasé les derniers rassemblements des terroristes de Daesh.» Il y a près d'un mois, les troupes du régime avaient lancé une offensive pour reprendre Palmyre et Al-Qaryatayn, toutes deux situées dans la province centrale de Homs. La cité antique a été reprise le 27 mars. «Il ne restera à l'EI dans la province de Homs que le fief de Sokhné, à 70 km au nord-est de Palmyre», a expliqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Osdh, une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie. La prise d'Al-Qaryatayn, située à 120 km au sud-ouest de Palmyre, permettrait de sécuriser la cité antique et d'empêcher un retour des terroristes qui y avaient détruit des trésors archéologiques et exécuté 280 personnes en 10 mois de présence. «La reprise d'Al-Qaryatayn permettrait également à l'armée de reprendre la totalité de la badiya (désert syrien)» qui mène jusqu'à la frontière irakienne, contrôlée en majorité par l'EI, selon M.Abdel Rahmane. Le groupe criminel a perdu au cours des dernières semaines plusieurs de ses commandants dans des frappes de la coalition conduite par Washington, qui mène depuis 2014 une campagne aérienne visant les éléments de Daesh en Irak et en Syrie.