Le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous, a appelé mardi soir, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Mali, les signataires à mettre en oeuvre rapidement l'accord de paix. «Des progrès importants ont été réalisés ces dernières semaines dans la mise en oeuvre de l'accord de paix», a déclaré M.Ladsous dans un discours devant les membres du Conseil. Ainsi, les autorités maliennes ont officialisé, le 19 janvier, la création de deux nouvelles régions, Taoudeni et Menaka. Le 31 mars, l'Assemblée nationale a adopté la loi portant modification du code des collectivités territoriales qui a été suivie de l'adoption d'un décret portant sur les modalités de mise en place des autorités intérimaires dans les collectivités territoriales. «C'est là une étape décisive qu'il convient de saluer», a-t-il souligné. «Il appartient maintenant aux parties de mettre en oeuvre cette loi dans les plus brefs délais». Le chef des opérations de maintien de la paix a également noté avec satisfaction la création des commissions en charge de l'intégration et du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR), la mise en place d'une allocation gouvernementale pour le pré-cantonnement des combattants des groupes armés signataires, la construction des trois premiers sites de cantonnement et le lancement des travaux cette semaine pour cinq autres. Mais il a estimé que «les avancées sur le volet défense et sécurité demeurent trop lentes au regard des enjeux sécuritaires dans le Nord du Mali». «C'est pourquoi je tiens à lancer un appel au gouvernement et aux groupes armés signataires à créer les conditions nécessaires à la mise en oeuvre de ces mesures», a-t-il ajouté. Selon Hervé Ladsous, «chaque jour de perdu dans la mise en oeuvre de l'accord de paix est un jour de gagné pour les groupes extrémistes et terroristes qui ont fait le pari de mener en échec le processus de paix au Mali et prennent pour cible indistinctement les représentants de l'Etat malien, les groupes signataires, ainsi que les forces internationales de Barkhane et de la Minusma» (Mission des Nations unies au Mali). «Comme nous pouvons le constater presque quotidiennement, les retards dans la mise en oeuvre de l'accord de paix et l'insécurité ont une incidence sur les conflits intercommunautaires qui ne cessent de s'accroître, en particulier dans les régions de Gao et Mopti, avec parfois des conséquences alarmantes pour les populations civiles», a-t-il ajouté.