Intervenant lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), qui arrive à expiration fin juin, Ladsous a, toutefois, souligné que « d'importants progrès ont été réalisés ces dernières semaines dans la mise en œuvre de l'accord de paix » après l'officialisation, par les autorités maliennes, de la création de deux nouvelles régions, Taoudeni et Menak. Le chef des opérations de maintien de la paix au Mali a aussi rappelé que l'Assemblée nationale malienne (Parlement) a adopté la loi portant modification du code des collectivités territoriales qui a été suivie de l'adoption d'un décret portant sur les modalités de mise en place des autorités intérimaires dans les collectivités territoriales. « C'est là une étape décisive qu'il convient de saluer », a-t-il relevé estimant qu'« il appartient maintenant aux parties de mettre en œuvre cette loi dans les plus brefs délais ». Ladsous a, dans ce sillage, noté avec satisfaction la création des commissions en charge de l'intégration et du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR), la mise en place d'une allocation gouvernementale pour le pré-cantonnement des combattants des groupes armés signataires, la construction des trois premiers sites de cantonnement et le lancement des travaux, cette semaine, pour cinq autres. Mais il a estimé que « les avancées sur le volet défense et sécurité demeurent trop lentes au regard des enjeux sécuritaires dans le nord du Mali ». Selon lui, « chaque jour de perdu dans la mise en œuvre de l'accord de paix est un jour de gagné pour les groupes extrémistes et terroristes qui ont fait le pari de mener en échec le processus de paix au Mali et prennent pour cible indistinctement les représentants de l'Etat malien, les groupes signataires, ainsi que les forces internationales de Barkhane et de la Minusma ». « Comme nous pouvons le constater presque quotidiennement, les retards dans la mise en œuvre de l'accord de paix et l'insécurité ont une incidence sur les conflits intercommunautaires qui ne cessent de s'accroître, en particulier dans les régions de Gao et Mopti, avec parfois des conséquences alarmantes pour les populations civiles », a-t-il conclu. Hervé Ladsous a, enfin, promis « d'explorer avec l'Union africaine les moyens de renforcer la coopération » dans le renseignement et le contrôle des frontières. De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a souhaité que la mission de l'ONU au Mali soit renforcée et s'oriente davantage vers une lutte active contre la « menace terroriste ». Le prochain mandat de cette force « doit nécessairement tenir compte du contexte sécuritaire actuel marqué par la recrudescence et l'intensification de la menace terroriste », a-t-il dit, expliquant que Bamako souhaite « améliorer la posture de la Minusma, de façon à la rendre plus proactive et à lui assurer plus d'efficacité ». Malgré une force de 12.000 hommes, la Minusma « peine à assumer pleinement son rôle de stabilisateur du pays », a-t-il regretté. Après la rencontre avec les 15 membres du Conseil de sécurité, Diop a plaidé, devant la presse, pour un plus grand soutien international à l'armée malienne. « Le mandat de la Minusma concerne seulement le Mali alors que la menace est régionale sur l'ensemble du Sahel », a souligné le chef de la diplomatie malienne.