L'ONU est revenue mardi soir à la charge concernant le retard pris dans la mise en œuvre de l'Accord d'Alger, lors d'une réunion de son Conseil de sécurité, en appelant les autorités de Bamako à accélérer ce processus, lit-on sur le site d'information de cette organisation. Tout en reconnaissant que "des progrès importants ont été réalisés ces dernières semaines", le chef de la mission onusienne au Mali Hervé Ladsous a estimé dans son exposé "qu'il appartient maintenant aux parties de mettre en œuvre cette loi dans les plus brefs délais". "Les avancées sur le volet défense et sécurité demeurent trop lentes au regard des enjeux sécuritaires dans le Nord du Mali", a souligné le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies au Mali. "C'est pourquoi je tiens à lancer un appel au Gouvernement et aux groupes armés signataires à créer les conditions nécessaires à la mise en œuvre de ces mesures", a-t-il ajouté. "Chaque jour de perdu dans la mise en œuvre de l'accord de paix est un jour de gagné pour les groupes extrémistes et terroristes qui ont fait le pari de mettre en échec le processus de paix au Mali et prennent pour cible indistinctement les représentants de l'Etat malien, les groupes signataires, ainsi que les forces internationales de Barkhane et de la Minusma", s'est-il inquiété. "Comme nous pouvons le constater presque quotidiennement, les retards dans la mise en œuvre de l'accord de paix et l'insécurité ont une incidence sur les conflits intercommunautaires qui ne cessent de s'accroître, en particulier dans les régions de Gao et Mopti, avec parfois des conséquences alarmantes pour les populations civiles", a-t-il ajouté, se félicitant toutefois des avancées enregistrées sur le plan administratif. En effet, Bamako a créé deux nouvelles entités administratives Taoudeni et Ménaka, qui s'ajoutent à celles de Kidal, Gao et Tombouctou. Parallèlement, les députés maliens ont adopté la semaine dernière la loi autorisant la mise en place des autorités intérimaires, un des points inscrits dans le texte de l'Accord d'Alger et qui doit permettre aller prochainement vers la prochaine étape : l'organisation de nouvelles élections locales et législatives. "C'est là une étape décisive qu'il convient de saluer", s'est réjoui Hervé Ladsous. Lyès Menacer