Les jihadistes d'Al Qaîda et du groupe Etat islamique (EI) ont profité de la guerre qui meurtrit le Yémen pour renforcer leur emprise sur le Sud et le Sud-Est. Au moins vingt soldats ont été tués hier dans une embuscade tendue par des combattants d'Al Qaîda dans le sud du Yémen, où le réseau jihadiste est très actif, a-t-on appris de source militaire. «Des membres armés d'Al Qaîda ont tendu une embuscade à un groupe de jeunes soldats circulant à bord de trois véhicules civils dans la province d'Abyane, tuant au moins 20 d'entre eux», a déclaré la source militaire, qui a requis l'anonymat. «Les jihadistes ont fait descendre les soldats pour les abattre collectivement tôt le matin à Ahwar», une ville côtière, a ajouté la même source. Selon elle, les soldats faisaient route vers un camp militaire au Hadramaout, la province voisine dont le chef-lieu, Moukalla, est contrôlé depuis un an par les jihadistes d'Al Qaîda. La source militaire a indiqué que les hommes abattus étaient de nouvelles recrues de la jeune armée, que le gouvernement reconnu internationalement tente de mettre sur place pour rétablir la sécurité dans les zones sous son contrôle.Après avoir longuement ignoré cette présence, les forces régulières et la coalition ont commencé récemment des opérations militaires contre les groupes jihadistes. A la mi-février, un attentat revendiqué par l'EI avait fait au moins 14 morts dans un camp militaire à Aden, la grande ville du Sud, où de jeunes recrues suivaient un cycle de formation, selon des sources militaires. Dans la province de Marib, à l'est de Sanaa, de violents combats opposaient hier, pour le deuxième jour consécutif, forces loyalistes et rebelles Houthis, selon des sources militaires. Ces combats dans la région de Sarwah ont fait en deux jours 21 morts, dont 13 combattants loyalistes et 8 rebelles, ont ajouté ces sources. Selon elles, l'aviation de la coalition a lancé deux raids pour empêcher les Houthis d'avancer dans le secteur où ils cherchaient à reprendre une base militaire, reconquise fin 2015 par les forces progouvernementales. Ces violences interviennent alors qu'un cessez-le-feu devrait entrer en vigueur aujourd'hui à minuit, en prévision de pourparlers de paix convoqués par l'ONU pour le 18 avril au Koweït. Dans la région de Nahm, au nord-est de Sanaa, trois combattants loyalistes et quatre rebelles ont été tués dans de nouveaux affrontements hier, selon une autre source militaire.