Une occasion de dresser le bilan de la coopération économique entre les deux pays La visite du Premier ministre français s'est soldée par plusieurs accords dans divers domaines. D'autres accords sont également prévus dans les mois qui viennent, assure-t-on. Hier, s'est tenue à Alger la 3e session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français, à laquelle ont pris part plusieurs membres des deux gouvernements. Consacrée à l'examen de l'état des relations bilatérales et aux perspectives de leur développement, et à des échanges sur les questions internationales et régionales d'intérêt commun, cette session du Cihn a été l'occasion de dresser le bilan de la coopération économique entre les deux pays et d'examiner les voies et moyens permettant sa consolidation. Lors de cette session, le Premier ministre français Manuel Valls a exprimé la volonté de son pays d'appuyer l'Algérie dans sa démarche de diversification économique, tout en insistant sur les potentialités d'un partenariat bilatéral dans des secteurs «stratégiques» comme la santé, l'agroalimentaire ou les transports. «L'Algérie s'est engagée dans un processus de diversification de son économie. Le contexte n'est pas facile, mais nous sommes là pour réussir ensemble et pour vous aider également à réussir», a-t-il déclaré, devant un panel de responsables et de chefs d'entreprise, en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Cette volonté d'accompagner l'Algérie dans la dynamique de diversification de son économie affichée par Manuel Valls se traduit concrètement par la signature de trois accords de partenariat dans les secteurs du transport ferroviaire et de l'agroalimentaire. Le premier protocole d'accord concerne la création d'un joint-venture pour la production d'engrais phosphatés et l'aliment de bétail en partenariat entre l'entreprise Manadjim El Djazaïr (Manal), filiale du groupe Asmidal, et le groupe français Roullier, à Oued El Kebrit (Tébessa). Le deuxième accord porte sur l'extension de l'activité de l'usine d'assemblage et de maintenance de tramways (Cital), inaugurée en mai 2015, et l'engineering, la fabrication et la maintenance d'autorails en vue de destiner une partie de la production à l'exportation. Ce joint-venture est le fruit d'un partenariat entre l'Entreprise de construction de matériels et d'équipements ferroviaires (Ferrovial), l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et la société française Alstom. Pour ce qui est du troisième accord, il porte sur la création d'une usine pour la production industrielle, le conditionnement et la commercialisation en Algérie et à l'international des produits de la marque Lesieur (groupe Avril), spécialisé dans l'agroalimentaire. Bien d'autres projets d'envergure, dont l'usine Peugeot, sont en «maturation», a-t-on laissé entendre. Il est aussi question de l'installation du projet, qui devrait regrouper le groupe industriel public national des industries métallurgiques «IMetal» et le français «Air Liquide», pour la création d'une société mixte de production de gaz industriel pour les besoins des usines de sidérurgie d'El Hadjar (Annaba) et de Bellara (Jijel). Dans le domaine de la santé, une convention a été signée par le directeur de l'Agence nationale des greffes (ANG), Mohamed Bourahla, du côté algérien, et la directrice de l'Agence française de sécurité des médicaments (Ansm), Anne Courrèges, du côté français, en présence du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf et la ministre française des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine. En plus de ces accords, des entretiens ont eu lieu entre les membres des deux gouvernements et ont porté sur des perspectives de coopération de bien d'autres domaines. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, s'est entretenu avec son homologue français, Jean-Jacques Urvoas et à l'issue des entretiens, le ministre français a visité le Centre de personnalisation de la puce pour la signature électronique, situé au niveau du siège du ministère. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, ministre de la Communication, a, de son côté, examiné, avec la ministre française de la Culture et de la Communication, Mme Audrey Azoulay, la coopération algéro-française dans le secteur de la communication. Au cours de cet entretien, «un certain nombre d'accords de coopération», notamment entre les agences de presse, les radios et les télévisions publiques des deux pays ont été passés en revue, a déclaré M.Grine à l'issue de cette rencontre. Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, s'est, lui, entretenu avec le secrétaire d'Etat auprès du ministre français de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, sur nombre de questions dont l'indemnisation des victimes des essais nucléaires, aux archives, à l'indemnisation et aux disparus de la guerre de Libération nationale», précise la même source.Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a rencontré lui aussi son homologue français Najat Vallaude-Belkacem pour dégager de nouvelles pistes de coopération. C'est dire que, malgré les remous qui les agitent de temps en temps, les relations algéro-françaises se réinventent continuellement.