Durant ces dernières semaines, un certain regain d'activité terroriste est signalé en Kabylie. Certains reprochent ce fait au retrait des forces de sécurité du terrain, alors que d'autres parlent tout simplement d'une volonté du Gspc de se « redéployer ». Durant quelque temps, la Kabylie a occupé la Une de la presse, avec les faux barrages, les opérations de recherches montées par les forces de l'ordre et même une certaine «outrecuidance» des groupes terroristes qui vont jusqu'à s'aventurer dans les hameaux isolés, notamment après les vols commis par ces adeptes de la violence, au niveau de plusieurs agences postales, l'assassinat de patriotes et le racket des bars, notamment, sur l'axe Drâa El-Mizan-Boghni. Aux Ouadhias, les forces de l'ordre, décidées à passer à la vitesse supérieure dans la traque des éléments se réclamant du terrorisme, ont réinvesti le terrain. C'est ainsi qu'après plusieurs sorties, principalement dans les massifs forestiers du Sidi Ali Bounab, de Boumahni, d'Amjoudh, de Mizrana et de Yakouren, où il a été même fait appel aux éléments héliportés, les forces de l'ordre ont, récemment, investi, l'un des «postes de commandement» du Gspc dans le massif du Djurdjura. Depuis le jeudi 11 octobre, les forces de l'ANP, après avoir localisé l'antre de l'émir Hattab, selon un confrère, ont pris d'assaut les lieux. D'autres sources affirment que les forces de l'ordre ont agi sur informations. Il semble que des citoyens, après avoir constaté un certain mouvement des groupes armés dans la zone, ont alerté les forces de l'ordre. Lors de cette opération, les forces de l'ANP ont affiché, dit-on, un palmarès «flatteur». Cependant, aucun bilan officiel n'a encore été rendu public. Les «émirs» locaux du Gspc de Hattab, Sadaoui, pour la zone maritime de la Kabylie et Hadj Ali pour Draâ El-Mizan, éprouveraient, selon plusieurs sources recoupées, de sérieuses difficultés tant dans les déplacements que dans la logistique. Récemment encore, les adeptes de la violence pouvaient «utiliser» certains lieux de passage, comme le «Pont noir» sur le CW 128 sur l'axe Draâ Ben-Khedda-Boghni. Ce lieu de passage ou de transit, désormais occupé par une section de l'ANP, permettait aux terroristes de rejoindre, depuis Boumahni et Sidi Ali Bounab, Amjoudh et Takhoukht, puis, de là, le Djurdjura. La forêt d'Amjoudh, actuellement surveillée par le comité de vigilance de Bouhinoune et par la police communale de Souk El-Ténine et de Souk El-Khemis, s'avère désormais, une «base de repli» peu «accueillante» pour les terroristes. La même observation est à faire en ce qui concerne les autres «massifs forestiers» comme le Mizrana et le Sidi Ali Bounab. Il reste que l'opération militaire qui s'est déroulée sur les flancs du Djurdjura, au-dessus des Ouacifs, et qui a occasionné des pertes sévères en hommes et en matériel aux adeptes de la violence, préfigure une autre donne de la situation sécuritaire. Soumis à la traque, en panne de logistique et devant une scène internationale profondément changée, depuis les événements de New York et de Washington, les terro- ristes semblent ne pas en mener large. Cependant, ce qui est encore plus important, au niveau régional, c'est ce redéploiement des forces de l'ordre qui semble vouloir «en finir» avec le chancre!