Après avoir pris le contrôle de Telecom Italia, le groupe de Vincent Bolloré vient d'annoncer le rachat de la plate-forme de télévision payante de Silvio Berlusconi, Mediaset Premium, au bout de plusieurs mois de négociations. Cette acquisition s'inscrit dans le cadre d'un rapprochement global entre Vivendi et Mediaset. Un rapprochement qui va se traduire par la montée de Vivendi à 3,5% dans le capital de Mediaset, et de Mediaset au capital de Vivendi selon la même proportion. Or, pourquoi le baron des médias en Europe, Silvio Berlusconi, a vendu une bonne opération alors que la chaîne tunisienne Nessma TV dont l'homme d'affaires italien détient 25%, n'est pas rentable. L'homme qui a négocié cette affaire n'est autre que Tarek Ben Ammar, membre du Conseil d'administration de Vivendi. Homme de confiance de Bolloré et surtout ami de longue date et associé de Berlusconi. Nessma TV n'est pas à vendre en tout cas et n'intéresse pas le big boss français qui ne pêche que les gros poissons. Bolloré dont l'appétit n'est plus à présenter, surtout après le reportage de France 2 dans Complément d'enquête. En effet, le superpatron Vincent Bolloré, a fait l'objet d'une enquête documentée et sans concession. Pendant six mois, les reporters de Complément d'enquête, Tristan Waleckx et Mathieu Rénier, ont mené la traque, résumant en une heure un homme qui pèse 11,1 milliards d'euros (classement Challenges 2015). Un champion du business qui truste aussi bien les secteurs des médias, de l'énergie, de l'aéroportuaire, du transport, que des plantations d'huile de palme. Mediaset Premium est, selon certains experts, la bonne affaire de Vivendi. Une affaire quelque peu singulière, puisque Mediaset Premium a enregistré en 2015 une perte de 115 millions d'euros. Cette perte devrait d'ailleurs augmenter encore en 2016, en raison des augmentations des droits de retransmission sportive. Mediaset Premium c'est une plate-forme de plus de 2 millions d'abonnés qui vont donc venir rejoindre les 5,7 millions d'abonnés à Canal+. Mediaset Premium va permettre à Telecom Italia de disposer d'une offre de VOD et de TV sur mobile au travers d'une offre commune. La télévision par Adsl est d'ailleurs très peu répandue en Italie où ce sont les chaînes satellites de Ruppert Murdoch, Sky Italia, qui se taillent la part du lion dans la télévision payante. Enfin, Vivendi devrait en profiter pour créer, grâce à un cumul des catalogues et des droits entre Mediaset Premium et Canalplay en France et Infinity en Italie, une offre très étoffée, et enfin susceptible de concurrencer Netflix. [email protected]