En plus de la grève qui a paralysé la majorité des établissements scolaires de la wilaya, hier, d'autres débrayages ont été enregistrés. C'est un mercredi de la colère qu'a vécu la wilaya de Tizi Ouzou, hier. En effet, en plus de la grève qui a paralysé la majorité des établissements scolaires de la wilaya, hier, d'autres débrayages ont été enregistrés, notamment à l'université Mouloud-Mammeri ainsi qu'à la cotonnière de Drâa Ben Khedda, l'ex-Cotitex. Il y a d'abord l'appel du Cnapest qui a eu un large écho dans les établissements scolaires de la wilaya de Tizi Ouzou. Les enseignants de la région n'ont pas hésité à exprimer leur soutien indéfectible à leurs collègues grévistes de la faim depuis 10 jours à Boudouaou dans la wilaya de Boumerdès. Une grande partie des lycées de la wilaya de Tizi Ouzou ont été paralysés à 100%, notamment ceux où le Conseil national des professeurs du secondaire et technique (Cnapest) est représentatif. L'appel de ce dernier pour une grève de solidarité avec les milliers d'enseignants contractuels qui exigent leur permanisation à leur poste sans être obligés de passer par le fameux concours, a eu un large écho. Le vent de la colère a aussi soufflé sur l'université Mouloud-Mammeri puisque, depuis mardi dernier, les enseignants observent une grève de trois jours, qui prend fin aujourd'hui. La grève en question a été initiée par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Les concernés ont aussi observé un sit-in de protestation, hier, devant le siège du rectorat au niveau du campus de Hasnaoua. Le Cnes signe ainsi sa première sortie sur le terrain après la toute récente visite du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar. Une visite qui avait pourtant failli être un présage à la fin du conflit qui ronge l'université en question. Mais la sortie du Cnes montre, si besoin est, que la venue de Tahar Hadjar à Tizi Ouzou n'a pas servi à grand-chose sinon à reporter pour quelques jours le retour de la protesta. En plus de la plate-forme de revendications dont il exige toujours la satisfaction, le Cnes de Tizi Ouzou vient de franchir un nouveau cap en radicalisant en quelque sorte son mouvement. En effet, le Cnes exige désormais rien moins que le départ de l'équipe dirigeante actuelle de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Cette dernière est accusée d'être la responsable de tous les maux qui frappent l'institution. C'est la première fois, depuis plusieurs années, qu'un syndicat de l'université de Tizi Ouzou, exhibe une revendication aussi radicale que celle du départ de toute l'équipe dirigeante de l'université de Tizi Ouzou. Les portes du dialogue sont-elles à ce point obstruées à l'université Mouloud-Mammeri? En tout cas, les animateurs du Cnes le confirment. Et dans un communiqué rendu public hier, le Cnes utilise des mots durs pour qualifier la situation qui prévaut sur place. Le Cnes parle ainsi d'un état de «déliquescence, d'instabilité, de dépérissement et de non-droit». Les responsables du Cnes se demandent même pourquoi le recteur, qui a brandi la menace de démission depuis des semaines, ne passe pas à l'acte, en dépit de la situation intenable qui règne à l'université de Tizi Ouzou. En plus de la grève de trois jours, décrétée par le Cnes, il y a lieu de rappeler que plusieurs facultés de l'université de Tizi Ouzou sont à l'arrêt depuis plusieurs semaines. Le cas le plus édifiant est celui de la faculté d'économie, dont la grève a dépassé un mois et demi. Les 9 000 étudiants de cette faculté exigent le départ immédiat et sans conditions de la doyenne. Enfin, et toujours, dans le sillage des actions de protestation, le complexe textile de Draâ Ben Khedda (ex-Cotitex) est paralysé à son tour par une grève observée, cette semaine, par des centaines d'employés de ladite usine. En plus du débrayage, les travailleurs en question ont observé un sit-in hier devant le siège de la daïra de Draâ Ben Khedda. L'un des problèmes qui préoccupe le plus les employés est le retard répété dans la réception de la paie. De même que les travailleurs attendent que leur soient versés des arriérés de salaire de plus d'une année ainsi que la prime de rendement individuel. De nombreux autres problèmes sont également soulevés par les travailleurs protestataires. Ces derniers demandent une oreille attentive de la part des responsables concernés pour rejoindre leurs lieux de travail et renouer avec la production.