Les élèves sont restés dehors La tension a toutes les chances de persister des semaines, encore, jusqu'au jour du concours. Le bras de fer engagé par des enseignants vacataires avec le ministère de l'Education nationale se poursuit encore aujourd'hui, mettant le système éducatif sous tension. La journée d'hier était importante pour les grévistes, au sens où elle devait témoigner de la popularité de leur mouvement au sein du corps des enseignants. Ainsi, la journée de protestation en soutien à la revendication des contractuels qui veulent leur titularisation sans avoir à passer par un concours, devait sonner le glas du mouvement ou lui donner du souffle. Au regard des appréciations faites par les syndicats qui ont appelé au débrayage d'une journée pour marquer leur soutien aux grévistes de Boudouaou, et celles du ministère de l'Education nationale, il y a lieu de constater que les contractuels n'ont pas eu le soutien massif qu'ils espéraient, mais la mobilisation n'a pas été absente, non plus. Plusieurs sources à l'intérieur du pays soutiennent que la journée de grève a été plus suivie par les enseignants de lycée qu'au niveau des deux autres cycles, moyen et primaire. Pourtant, l'essentiel des postes proposés au concours se trouve être dans les deux paliers où le mouvement n'a été que très partiellement suivi. La réponse des syndicalistes tient au fait que les organisations syndicales à l'origine de l'appel du débrayage d'hier sont bien mieux implantées dans les lycées qu'ailleurs. Mais il est entendu que la journée de protestation concernait tout le corps enseignant. L'information a très bien circulé. Il n'y avait pas besoin de syndicats pour exprimer une solidarité en pareille circonstance. Cela revient à conclure que la revendication des vacataires n'est pas très populaire dans les cycles primaire et moyen. Selon l'Education nationale, les cours se sont déroulés normalement à l'école primaire Abdelkrim Aggoune (Mouradia), au CEM Moufdi Zakaria (Mouradia), au CEM l'Emir Khaled (Kouba), au Lycée Saâd Dahleb (Kouba), à l'école primaire Aïssat Idir (place du 1er Mai) ainsi qu'au lycée Didouche Mourad (Bir Mourad Raïs). D'un autre côté, le mot d'ordre a été suivi par la majorité des enseignants dans les lycées Cherif Sabbahi (Ain Naâdja) et El Idrissi (1er Mai). Ces établissements de la capitale donnent une image assez fidèle de la situation dans le reste du pays, même si dans certaines wilayas la mobilisation a été un peu plus forte. Tout compte fait, le ministère de l'Education peut s'estimer renforcé dans sa démarche préconisant un concours obligatoire. Cela n'a pas empêché la ministre, Nouria Benghebrit, d'éviter le triomphalisme et appeler encore une fois à la sagesse. Cela dit, au regard de l'administration, la journée de protestation n'est pas légale. «Le ministère n'a reçu aucun préavis de grève», a affirmé Mme Benghebrit. «La grève est un droit garanti par la loi, mais qui doit obéir à des règles qu'il faut respecter», a fait savoir la ministre, sans brandir aucune menace. Dans les rangs des contestataires, le mot d'ordre était hier à la «resistance». Les enseignants grévistes, même quelque peu refroidis par le taux de suivi de la grève, n'en démordent pas et estiment légitime leur revendication. Cela dit, le bras de fer n'est pas près de connaître son épilogue. Ni le ministère de l'Education nationale ni le mouvement des enseignants grévistes ne peuvent se targuer d'avoir fait pencher la balance en leur faveur. La tension a toutes les chances de persister des semaines encore, jusqu'au jour du concours. Ce climat délétère impactera-t-il les examens de fin de cycle? Il y a de fortes raisons que cela soit le cas. Il est donc écrit que l'Ecole algérienne ne puisse pas se permettre de vivre une année scolaire sans incidents, pour qu'on en fasse une sorte d'année référence.