L'annonce doit en être faite lors d'une rencontre prévue aujourd'hui à Alger. Après environ un mois de crise au sein du campus, le ministère de l'Enseignement supérieur semble prêt à mettre les bouchées doubles en tentant de crever l'abcès. Une rencontre jugée des plus «importantes» regroupera aujourd'hui les responsables de la tutelle et les directeurs d'établissement dans le but, dit-on, de juguler le «problème universitaire» qui traîne comme un boulet au pied. Selon M. Khraïfia, chargé de communication au niveau du ministère, de nouvelles mesures vont être prises pour venir à bout de la crise qui, faut-il le souligner, demeure toujours sur le fil du rasoir, notamment après la dernière sortie médiatique du recteur de l'université d'Alger, mettant en cause la légitimité du mouvement de protestation que mènent les étudiants. C'est, en quelque sorte, une volonté de corriger un pas de danse raté. L'on peut s'attendre aussi à des instructions des plus fermes qui seront, éventuellement, données aux responsables d'établissement et ce, afin de canaliser le courroux estudiantin. Tout reste à confirmer puisque les responsables du département de Rachid Harraoubia se gardent de faire des commentaires avant la tenue de cette «fameuse» entrevue. A l'ordre du jour de cette même rencontre, il sera question aussi, à en croire les dires de M.Khraïfia, de présenter le plan quinquennal pour le développement du secteur. Une démarche qui constitue, indique-t-on, un fer de lance pour les années à venir. Du côté des étudiants, soutenus, semble-t-il, par diverses associations et organisations politiques, ceux-ci comptent croiser le fer avec les instances dirigeantes de l'université nonobstant les mises en garde brandies par les responsables, compte tenu des différents commentaires communiqués par les universitaires en colère. Faut-il rappeler au passage que les trois étudiants interpellés demeurent toujours écroués à la maison d'arrêt d'El Harrach. Leurs dossiers sont, semble-t-il, en cours de préparation au niveau du tribunal de Bir Mourad Raïs, du moins, c'est ce que divulguent les deux avocats des étudiants inculpés. Hier à la fac, l'atmosphère semblait, en ce premier jour de reprise des cours, redevenue normale et les menaces de rebondissement brandies par les étudiants n'auraient été, jusqu'ici, qu'un pétard mouillé. Les spéculations vont bon train sur ces «décisions importantes» que le ministère compte prendre lors de ce rendez-vous. Si la tendance est à l'apaisement du côté du département de Rachid Harraoubia, la seule et «l'unique» revendication de l'autre côté demeure, décidément, la «libération inconditionnelle» des étudiants arrêtés. Cependant, la balle est dans le camp de la justice, puisque, à ce stade, seule la cour est habilitée, parait-il, à se prononcer sur le sort de ces trois universitaires.