Un certain flottement s'est fait sentir la semaine dernière à l'issue de la session ordinaire du conseil national du CNES. Constat : les universités traversent une crise lancinante et prévoient le maintien de la grève prévue pour demain durant deux semaines. Les étudiants retiennent leur souffle… Le début de semaine a connu un bras de fer entre le ministre et les représentants des enseignants. Le CNES et le ministère de tutelle se sont rencontrés cette semaine pour trouver un terrain d'entente et régler une bonne fois pour toutes la situation désastreuse qui met en péril tous les rouages du système pédagogique. M. Rahmani, porte-parole du CNES, a rappelé dans les médias que seul le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est « responsable des conséquences de cet ultime mouvement de protestation ». « L'Enseignement supérieur n'a jamais trouvé gain de cause dans ses revendications », confie un professeur. « Le statut des enseignants est brimé, il faut mettre une politique salariale qui puisse relever le niveau du dialogue que les professeurs ne demandent plus l'aumône à l'Etat. » Côté étudiants, le moral est au plus bas. Et pour cause, la majorité d'entre eux préparent leurs examens de fin d'année. La grève prévue pour demain pourrait durer une quinzaine de jours. L'annonce faite par le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) inquiète sérieusement les organisations estudiantines. Ces dernières se sont exprimées cette semaine, en l'occurrence l'UGEA qui est prête à soutenir l'action des enseignants, tout en se demandant pourquoi ces derniers aspirent à une grève prolongée qui empiète sur le programme des examens. Par ailleurs, les étudiants, rencontrés à l'université de Bab Ezzouar, ressentent beaucoup d'amertume fasse à cette déferlante qui engendre une instabilité chronique. Issam étudiant en biologie déclare : « Je sais que ceux qui sont en tronc commun, comme moi, vont subir les désagréments de la grève. » Nassima, étudiante en géologie : « Je suis démotivée pour les examens, je comptais sur les synthèses pour me rattraper, si la grève est maintenue, nous irons directement aux rattrapages. » Les examens ont commencé depuis le début du mois de mai et devraient être terminés dans les jours à venir. Pour certains, le spectre des examens annulés est bien loin. Rencontrée à la sortie d'un examen, Halima étudiante en biotechnologie nous explique : « Apparemment, ma branche n'est pas concernée par la menace de grève, je viens de sortir de mon dernier examen qui s'est bien déroulé. Ceci dit, je ne comprends pas pourquoi les professeurs s'acharnent sur les étudiants. »