Un message qui sonne donc comme l'ultime «sommation» avant un passage à l'acte qui risque de faire mal des deux côtés... Les hautes autorités réagissent enfin à la crise des enseignants contractuels. Le Premier ministre a profité de sa visite, hier, à la wilaya de Constantine, où il a présidé, en fin d'après-midi, la cérémonie de clôture de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe» pour leur envoyer un avertissement. «Il faut comprendre une bonne fois pour toutes que rien ne sera imposé par la force», a-t-il lancé lors de cette tournée constantinoise qui coïncide avec la journée très symbolique du Savoir. «J'appelle les enseignants contractuels à la sagesse. Ils doivent reprendre leur travail et s'inscrire au concours de recrutement du ministère de l'Education nationale», a insisté le Premier ministre d'un air des plus sérieux. «Il y a des lois qui régissent notre République. Et pour le recrutement dans la Fonction publique les choses sont claires ça ne se fera pas sans concours préalable», a-t-il souligné tout en soutenant qu'ils seront «avantagés» dans ce concours. «Le gouvernement a décidé de leur donner la priorité. Ils seront avantagés avec leur expérience qui sera prise en compte dans le décompte final des points», a mis en évidence le chef de l'Exécutif non sans rappeler que plus de 800.000 candidats sont inscrits à ce fameux concours. «L'admission d'office de tous les enseignants contractuels sera une injustice par rapport aux autres candidats», a-t-il affirmé en réitérant encore son appel à la «sagesse» aux 14.000 contractuels grévistes afin qu'ils emboîtent le pas aux 11.000 de leurs collègues qui ont choisi la voie de la raison, comme l'a qualifiée Sellal. Le premier qui a regretté la position ferme des enseignants grévistes, a mis en garde contre toute tentative de politisation de ce mouvement. Cette sortie de Sellal qui vient quelques jours après celle de son ministre de l'Intérieur qui a assuré qu'il n'hésitera pas à utiliser la force publique pour les déloger de leur campement, montre clairement que l'Etat est décidé à passer à «l'assaut». C'est un message qui sonne donc comme l'ultime «sommation» avant un passage à l'acte qui risque de faire mal des deux côtés... Abdelmalek Sellal a profité de cette sortie qui intervient à la veille du 36e anniversaire du Printemps berbère pour mettre en exergue la promotion de tamazight comme langue nationale et officielle. «La dernière révision constitutionnelle a promu la langue berbère au statut de langue nationale, elle n'est donc plus un objet dans les mains des politiques qu'ils utilisent pour arriver à leurs fins», a-t-il fait remarquer. «Le défi est donc maintenant sa promotion et son intégration dans le système éducatif afin de faire d'elle une vraie langue nationale, et pas seulement sur les papiers», a-t-il poursuivi, avant d'aller «savourer» un bon bain de foule où était clamé son nom et bien sûr celui du président Bouteflika... L'unité nationale est une «ligne rouge» Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé hier à Constantine que l'unité nationale est une «ligne rouge a ne pas dépasser», rappelant que la dernière révision constitutionnelle a consacré les constantes de l'identité nationale, en l'occurrence l'islam, l'arabité et l'amazighité. Il a souligné que grâce à la constitutionnalisation de l'amazighité en tant que langue nationale et officielle, il a été mis fin à la politisation de cette langue pour devenir l'une des constantes de l'identité nationale, appelant les experts et chercheurs à lui donner sa dimension culturelle et scientifique. Il a affirmé que l'Algérie demeure un pays uni qui «ne pourra jamais être divisé comme l'espèrent certaines parties», affirmant que cela n'arrivera jamais et le peuple algérien fera face à toute personne qui touchera à cette unité.