Un regard d'expert «Le gouvernement n'est pas en train,du moins, pour le moment, de fournir de gros efforts pour tenir ses engagements», a fait observer le professeur. Universitaire et libre de ses opinions, le professeur émérite à l'Ecole polytechnique Chems Eddine Chitour, n'a pas ménagé le gouvernement algérien. «Le gouvernement algérien est en train d'aborder le sujet de développement durable uniquement d'un seul oeil, et il n'y a pour l'instant que le ministère de l'Energie qui s'occupe de cette question», a-t-il déclaré hier, lors des 20es Journées nationales de l'énergie, organisées au siège de la Sonatrach à Alger. «Le gouvernement, qui a signé des engagements récemment à l'occasion de la COP 21, n'est pas en train du moins, pour le moment, de fournir de grands efforts pour tenir ses engagements», a ajouté le professeur Chitour qui a choisi pour thème à sa conférence «Transition énergétique et développement humain durable: un Snat ambitieux pour le Sud». Il est revenu longuement sur la nécessité d'adopter un nouveau modèle de vie en matière de consommation rationnelle des énergies afin d'assurer un avenir serein pour la planète. Ce modèle doit être respecté aussi bien par les citoyens que les gouvernements. Selon le conférencier, pour atteindre les objectifs tracés lors de la COP 21, il faut, précise M.Chitour, l'implication de tous les secteurs à des degrés bien entendu divers. Le ministère du Commerce est appelé à arrêter l'importation des équipements énergivores. Celui des Ressources en eau doit trouver des solutions pour l'instauration d'une politique rigoureuse de la gestion des ressources en eau. Les ministres de l'éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle doivent former via les programmes enseignés l'écocitoyen de demain. Le ministre des Transports doit mettre en urgence les mécanismes nécessaires pour favoriser le rail électrique. Revenant au rôle du citoyen, le professeur Chitour affirme que la société moderne de par son niveau élevé d'instruction n'a pas besoin des mesures coercitives pour appliquer, mais plutôt d'explications pédagogiques des enjeux qui risquent de se poser, indiquant au passage que les sociétés modernes n'ont pour modèle à suivre que leurs gouvernements. De son côté, le professeur Abdelhak Lamiri a mis l'accent lors de sa communication sur la formation du facteur humain, en l'initiant très tôt dans les institutions éducatives à la discipline du management. Celle-ci sera capable par la suite, ajoute M.Lamiri, d'apprendre à l'humain comment se comporter sagement avec les ressources naturelles et luter contre le gaspillage sous toutes ses formes. Quant aux autres conférenciers, ils se sont tous mis d'accord sur un point, à savoir interpeller le gouvernement sur la nécessité de réfléchir à la manière de trouver une autre alternative aux énergies fossilles. Pour ces derniers, l'Algérie est un pays vierge en matière d'utilisation de beaucoup d'énergies renouvelables. Le professeur Toudert Ahmed Zaïd, de l'Ecole polytechnique, a souligné que l'Algérie peut beaucoup bénéficier en utilisant les déchets fermiers, agricoles et forestiers pour la fabrication de l'énergie. Le développement de ces techniques de récupération a aidé beaucoup de pays, affirme le professeur, à se passer des énergies fossiles.