Les enseignants contractuels sont décidés à poursuivre leur rassemblement devant les directions de l'éducation Les protestataires ont été obligés par la force de lever le camp, sans réaliser leur doléance «l'intégration inconditionnelle». L'optimisme des enseignants contractuels s'est vite transformé en cauchemar. Hier vers 3h du matin, ils sont surpris par une intervention musclée des forces de sécurité, qui les ont embarqués, par la force, dans des bus, les transportant dans leurs wilayas d'origine. Après une semaine de marche à pied de Béjaïa à Boudouaou suivie d'une grève de la faim de 15 jours, les protestataires ont été obligés de lever le camp sans réaliser leur doléance «l'intégration inconditionnelle». Selon les témoignages des enseignants sur les lieux, «des forces combinées de la police et de la Gendarmerie nationale, nous ont forcés de monter dans les bus vers 3h du matin», «des policiers lourdement armés nous ont malmenés. Il y a des femmes fragiles et des enseignants faibles épuisés, suite à leur grève de la faim, parmi nous». «Mais personne n'a été épargné, ils nous ont obligés de quitter les lieux par la force et nous ont jetés, par la suite, sur l'autoroute.» Si les protestataires ont fait état de plusieurs blessés parmi les collègues, dont «certains sont dans une état grave et ont été transférés à l'hôpital. Ils ont tenté de sortir par la fenêtre d'un bus et sont tombés». Le ministre de l'Intérieur Nouredine Bedoui, a déclaré, hier, que «les policiers ont dispersé pacifiquement le rassemblement des enseignants contractuels». Pour le ministre de l'Intérieur, le recours à la force publique pour dégager le camp des enseignants contractuels s'est justifié par le refus exprimé par ces derniers à toutes les propositions du gouvernement qui «a fait de grands efforts pour résoudre leur problème, mais en vain». Les enseignants contractuels, pour leur part, ne se fatiguent pas, ils sont décidés à poursuivre leur rassemblement devant les directions de l'éducation, exigeant la concrétisation de leur doléance. De leur côté, les trois syndicats chargés d'assurer la médiation avec le gouvernement sont réunis depuis hier après-midi pour décider une action commune à mener sur le terrain afin de mettre la pression sur le gouvernement pour qu'il donne suite à la revendication des protestataires. Ces derniers ont dénoncé les traitement réservé par les services de sécurité aux protestataires, qualifié le recours à la «répression», des enseignants contractuels, «d'atteinte à la liberté d'expression» et au «droit au rassemblement garanti par la Constitution amendée récemment». Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), à travers son chargé de communication, Massoud Boudiba, évoque un éventuel retour à la charge dans les prochains jours, comme signe de solidarité avec les protestataires. «Il est inacceptable d'humilier les enseignants» selon, M.Boudiba. Même son de cloche chez le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui a proposé une grève ouverte dans le secteur de l'éducation pour imposer le respect de «la dignité de l'enseignant».