Les enseignants contractuels entament, aujourd'hui, le 10e jour de leur grève de la faim. Les syndicats de l'éducation sont lancés dans une escalade verbale que la corporation n'a jamais connue depuis de longues années. Dès le début du mouvement de grève des enseignants contractuels le 27 mars dernier, les syndicats de l'éducation n'ont pas cessé d'échanger des accusations. La guerre des leaderships, a bel et bien commencé, les syndicats ont engagé une démonstration de force et chacun d'eux se proclame porteur de la voix de cette catégorie du personnel de l'éducation, afin d'atteindre un même objectif, «le renforcement de leurs rangs par de nouveaux adhérents». Les positions des différents acteurs divergent et ils n'arrivent pas à accorder leurs violons sur la question des enseignants contractuels. Si certaines formations syndicales ont déjà choisi leur camp, en exigeant l'intégration des enseignants contractuels, les autres n'assument pas publiquement leurs positions. Les observateurs insistent sur la mobilisation et la solidarité syndicale comme l'arme redoutable pour la concrétisation des revendications de la corporation; les syndicats, de leur côté, préfèrent la confrontation à une solidarité efficiente. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'Education nationale (Cnapeste) et le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), annoncent la couleur, et avancent un mouvement de grève d'une journée, aujourd'hui, suivie de rassemblements devant les sièges des directions de l'éducation à travers le pays, comme signe de solidarité avec les enseignants contractuels, actuellement en grève de la faim à Boudouaou. Les deux syndicats estiment qu'ils sont seuls habilités à porter le titre de défenseurs de cette catégorie des travailleurs de l'éducation en accusant les autres syndicats d'avoir abandonné leur cause. Selon le Cnapeste, les syndicats qui ont été les premiers à avoir brandi la menace de la grève pour exiger du ministère de l'Education nationale de donner suite à la doléance principale des enseignants contractuels, ont fait machine arrière pour des raisons inconnues. «Aujourd'hui le temps nous a donné raison, le silence de l'Unpef sur cette question explique une autre fois les mauvaises intentions de ce syndicat vis-à-vis de cette catégorie», d'ailleurs «c'est la raison pour laquelle le président de l'Unpef a été empêché par les enseignants grévistes de se rendre sur les lieux de la contestation, la semaine écoulée». L'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), dans ses communiqués, a appelé le ministère de l'Education nationale à intégrer les enseignants contractuels dans les postes qu'ils occupaient, mais sur l'arène des négociations, ce dernier adopte un discours différent: il «juge que les enseignants sont dans l'obligation d'accepter les propositions du ministère de l'Education». Pour sa part, le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (Fnte), Ferhat Chabakh, accuse les syndicats grévistes «de vouloir instrumentaliser le mouvement des enseignants contractuels». De leur coté, les enseignants contractuels entament, aujourd'hui, le 10e jour de leur grève de la faim, dans des conditions très difficiles. La réponse défavorable de la ministre de l'Education nationale à leur exigence, ne les a pas démotivés. Ils comptent mener leur mouvement jusqu'au bout, espérant qu'une décision politique sera prise par les hautes instances de l'Etat, après la fermeture de toutes les voies.