On a l'impression que les autorités sont en train de bloquer délibérément les importations de véhicules Le ministre du Commerce annonce aussi la mise en place d'un montant plafond pour chaque concessionnaire. Retour à la case départ! Le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, a expliqué, hier à Alger, que les retards enregistrés dans la délivrance des licences d'importation des véhicules étaient dus à l'ajout de nouvelles règles dans leur attribution. «Une valeur limite des véhicules à importer sera fixée pour chaque concessionnaire», a t-il annoncé à la presse en marge d'une rencontre avec les associations de protection du consommateur. «Nous sommes en phase de définition des mesures relatives à l'importation des véhicules. Parmi les mesures principales, il y a l'imposition d'un plafond en valeur à ne pas dépasser pour chaque concessionnaire», a-t-il ajouté. «Cette mesure est très importante. Il faudrait que nous connaissions les coûts d'importation. D'autant plus que nous avions déjà constaté que ces coûts en devises étaient souvent plus élevés par rapport au pays d'origine», a-t-il observé. Pour le ministre, le contingent quantitatif, fixé à 152.000 unités pour l'année 2016, n'est pas suffisant à lui seul pour contrôler et réguler cette activité dont «les transactions sont souvent douteuses». Selon ses explications, un concessionnaire qui a obtenu un quota de 3000 unités doit aussi respecter la valeur fixée dans la licence «car s'il se contente d'importer les véhicules de luxe, cela augmentera la facture d'importation», a-t-il avisé. Le raisonnement du ministre du Commerce est certes logique, mais c'est son timing qui pose problème. Plus de deux mois après leur entrée en vigueur, c'est maintenant que l'on se rend compte que le plan initial n'est pas adapté! Pourquoi avoir attendu jusqu'à maintenant pour «comprendre» que le quota n'était pas une garantie de diminution de la facture des importations? Il y a donc un vrai problème qui se pose sur la vision et la compétence de ceux qui sont chargés de leur élaboration. Cela soulève également moult interrogations sur la crédibilité du ministre qui vient de sortir cette nouvelle excuse pour justifier le retard pris, alors qu'à chacune de ses sorties il les annonce pour les jours qui viennent. Cette fois-ci encore il a donné un nouveau «daiting». «Le comité chargé des délivrance de ces licences est sur le point d'achever son travail. Il les attribuera dans quinze jours au plus tard», a-t-il soutenu. Ce problème sera-t-il donc réglé au début du mois prochain ou allons-nous assister à un énième épisode de ce feuilleton de mauvais goût? Wait and see... En fait, ces sorties contradictoires du ministre du Commerce ressemblent à un gain de temps. On a l'impression que les autorités sont en train de bloquer délibérément les importations de véhicules. Est-ce pour préparer le terrain à la future industrie automobile qui est en train de naître? Il est vrai que la Renault Symbol «made in bladi», qui battait de l'aile, est le plus grand bénéficiaire de ces blocages en étant la seule disponible sur le marché. En tout cas, une chose est sûre, on n'a pas encore fini d'entendre parler de cette histoire qui n'a pas livré tous ses secrets...