L'enseignement de tamazight est en nette progression Le secrétaire général du HCA a fait savoir, hier, que l'institution qu'il dirige oeuvre à réhabiliter symboliquement tamazight, mais aussi à le promouvoir. Le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité a fait plusieurs déclarations hier, au forum de la Radio. Tout en déclarant d'emblée que «l'officialisation de tamazight est un grand pas et qu'elle soustraira désormais la question linguistique des manipulations politiques», Si Hachemi Assad a fait savoir que le HCA a mis en place une nouvelle stratégie dans l'objectif d'assurer la «sécurité identitaire» à tous les Algériens. Cette nouvelle stratégie repose essentiellement, selon lui, sur la réhabilitation de la dimension amazighe de l'Algérie à tous les niveaux en procédant, progressivement, à la réhabilitation effective de tous les symboles de l'amazighité de l'Algérie, à la généralisation de l'enseignement de tamazight, à la production de dictionnaires monolingues, bilingues et trilingues et l'amazighisation de l'environnement. «Nous sommes en train de travailler avec plusieurs universités pour produire des dictionnaires afin de permettre aux étudiants, aux chercheurs et aux journalistes d'avoir des références linguistiques communes dans leurs travaux. Nous allons également procéder à l'ouverture d'un centre de documentation amazighe, le 20 avril, au niveau du siège du HCA», a-t-il déclaré en soulignant que beaucoup d'autres activités, notamment en Kabylie et à Alger, sont programmées dans le sillage de la célébration du 36ème anniversaire du printemps berbère. De plus, concernant l'enseignement de tamazight, Si Hachemi Assad a constaté qu'il est en nette progression et que, de 11 wilayas, il va s'étendre à 22 à la rentrée scolaire 2016-2017 pour atteindre les 48 wilayas dans les années à venir. «L'enseignement de tamazight est en train d'avancer. Il va toucher, dès la rentrée scolaire prochaine, 22 wilayas dont Mila, Tindouf et Tébessa... Il est vrai que ce bond n'est pas à la hauteur des attentes. En matière de recrutement, le nombre de postes budgétaires ouverts est de 506, ce qui est inférieur aux attentes. Mais on ne peut pas procéder autrement. La généralisation se fera progressivement et sera axée sur le pré-scolaire et le primaire», a-t-il expliqué. En effet, pour le secrétaire général du HCA, il ne s'agit pas d'aller vite, mais de bien faire les choses car l'autre nouvelle annoncée par Si Hachemi Assad lors du forum de la Radio, c'est la mise en place d'une statue du roi berbère Massinissa à Alger-Centre. «Nous allons mettre en place une statue du roi Massinissa à Alger en collaboration avec le ministère de la Culture et la mairie d'Alger. Cette statue aura une fonction symbolique très importante», a-t-il annoncé avant d'ajouter qu'un colloque international sera organisé, le 20 août prochain, sur l'autre roi berbère qui a défié l'Empire romain, Jugurtha. Concernant l'amazighisation de l'environnement, notamment des enseignes des édifices publics, le secrétaire général du HCA a indiqué qu'un travail a déjà commencé dans ce sens et qu'il se fait sans trop de bruit. «L'amazighisation doit se faire et est en train de se faire. Mais cela demande beaucoup de travail. Car, fondamentalement, il faut établir un document référentiel et consensuel portant toutes les appellations qu'il convient de donner à toutes les entités. Ce document sera mis à la disposition des collectivités locales et des institutions de l'Etat. Pour le moment, il y a beaucoup d'expériences qui sont faites, notamment en Kabylie, mais il n'y a pas d'homogénéité dans les appellations. Chaque collectivité donne des noms à part. Un vide dans ce sens. Mais nous sommes en train de travailler dessus. L'amazighisation va commencer notamment par les établissements de l'Education nationale où tamazight est enseigné. Les autres institutions, ça va venir», a-t-il répondu. Quant au sujet des directeurs d'école qui imposent l'usage de la graphie arabe aux enseignants de tamazight, notamment dans les Aurès, Si Hachemi Assad a fait savoir que «pareil comportement est contraire aux instructions du ministère de l'Education nationale qui donne aux enseignants le choix de travailler avec l'une des trois graphies qui existent en toute liberté: arabe, latine et tifinagh».