Le secrétaire général du FLN La réaction a minima faite par son chargé de communication sur «son instruction», est passée inaperçue. Le patron du FLN, Amar Saâdani, en villégiature à Paris après sa visite à Pékin, ne s'est pas encore exprimé publiquement pour commenter la publication sur la Toile de la photo du président de la République affaibli, par le Premier ministre français, Manuel Valls et le scandale de Panama papers. A l'unisson, tous les responsables de partis et autres organisations de masse et patronales, ont été prompts à joindre, même tardivement, soit depuis le 15 avril dernier, leurs voix indignées à l'orchestre. Ces réactions en chaîne de tout ce que compte le pouvoir comme segments et soutiens plus ou moins solennels, à propos de cette question brûlante de l'actualité nationale, tranchent avec l'éclipse de Saâdani. Dans cette mosaïque de soutiens, gravitant autour du palais d'El-Mouradia, plus ou moins intéressés, Saâdani manquait à l'appel. Pour certains observateurs, le rôle de Saâdani, plébiscité depuis 2013 à la tête du FLN, sur l'échiquier politique semble prendre la tangente. «Plus d'un forfait politique stratégique serait inscrit à son compte», indique-t-on. Contacté hier, le chargé de la communication du FLN, Hocine Khaldoune, a reconnu sans toutefois donner plus de détails, qu'«en effet le secrétaire général du FLN se trouve actuellement à l'étranger». Le porte-parole du vieux parti a justifié l'absence d'une réaction publique ferme de la part du premier responsable du parti face à la polémique suscitée par la photo du président Bouteflika postée par Valls par cette indisponibilité due à sa visite en Chine, qui s'est déroulée du 4 au 10 avril dernier. A titre de rappel, après sa visite officielle en Algérie, le Premier ministre français a posté sur Twitter le 11 avril dernier une photo qui l'affiche aux côtés du président algérien, très diminué. L'image et le traitement de l'information relative aux révélations de Panama papers ont déplu dans l'entourage du palais. Alors que cette photo du président, qualifiée au passage d'«agression irrévérencieuse» contre une institution et un symbole de l'Etat, a fait scandale en Algérie, Saâdani rentré de Chine n'a pas jugé utile de réagir à cette polémique. En revanche, une réaction a minima faite par son chargé de communication sur «instruction de Saâdani», est passée presque inaperçue. «La conjoncture actuelle nous oblige à taire toute polémique stérile pour se dresser comme un seul homme pour relever les nouveaux défis», a souligné Hocine Khaldoune car, selon lui le pays ne peut plus, supporter davantage. Il a salué la décision de convoquer l'ambassadeur de France en Algérie prise par le ministre des Affaires étrangères. Toutefois, aussi paradoxalement que cela puisse paraître, il a adressé un message de soutien au RND, en indiquant que «la réussite du congrès extraordinaire du RND sera la victoire de la démocratie». En tout état de cause, la réplique de Saâdani, si réaction il y a, sera tardive. Autant Ouyahia tire son épingle du jeu face à cette polémique survenue dans un contexte explosif, autant Saâdani est réduit au silence. Le directeur de cabinet de la présidence de la République a dénoncé un «complot fomenté entre Alger et Paris» pour affaiblir l'Algérie, tout en qualifiant le comportement de Manuel Valls d' «abject». Il faut dire que le conflit entre Saâdani et Ahmed Ouyahia dérange en haut lieu: il semble que tous les passages citant la diatribe de Saâdani contre Ahmed Ouyahia et Mohamed Laksaci ont été supprimés sur le site de la radio et les dépêches de l'APS, deux médias instruits pourtant de faire la propagande au show de Saâdani, avant de les contraindre à censurer le SG de l'ex-parti unique.