La route est grande ouverte pour la tenue du congrès «Je défie Ouyahia de me citer une seule wilaya où une assemblée générale a été tenue pour élire les congressistes», a soutenu Smati Zoghbi, membre du conseil national. Ils ne lâchent pas prise. Les adversaires du secrétaire général par intérim, Ahmed Ouyahia, comptent aller jusqu'au bout. «Nous allons ester en justice la direction du parti qui continue dans sa politique de la fuite en avant», a affirmé Smati Zoghbi, ancien membre fondateur du parti et membre du conseil national. Contacté par nos soins, cet ancien député a déploré encore une fois l'attitude du secrétaire général par intérim, Ahmed Ouyahia qui a réduit le mouvement en le qualifiant de minoritaire. «Le secrétaire général par intérim n'a pas pris la peine de nous répondre sur les vrais problèmes organiques que nous avons évoqués pour arranger les choses», a-t-il regretté en certifiant toutefois que les congressistes ont été triés un par un par la direction. Alors que la direction assure qu'elle a opté pour le vote dans le choix des congressistes, notre interlocuteur dément. «Je défie Ouyahia de me citer une seule wilaya où une assemblée générale a été tenue pour élire les congressistes», a-t-il soutenu en affirmant que l'élection doit se dérouler en présence d'un huissier de justice qui établira par la suite un PV. En réponse à M. Ouyahia qui avait parlé d'anciens militants, M. Zorbi a tenu à clarifier que le caractère de militant ne disparaît pas avec le temps. «Quelle que soit l'ancienneté, les militants font toujours partie de la famille», a-t-il indiqué. M.Zoghbi accuse le secrétaire général par intérim de vouloir écarter les proches de Bensalah des structures du parti pour faire la mainmise sur le parti et assurer son chemin pour la présidentielle de 2019. «Le secrétaire général par intérim avait donné instruction pour faire venir uniquement ses proches au congrès des 5,6 et 7 mai prochain», a avancé notre interlocuteur en précisant que les vrais militants ont été écartés par la direction. Les redresseurs, dont le nombre dépasse la soixantaine, promettent un véritable casse-tête à la direction Ouyahia. «Même une fois élue par le congrès, nous allons poursuivre notre action», promet Zohgbi. Les redresseurs comptent même s'en prendre au ministre de l'Intérieur qui a autorisé la tenue du congrès du RND. «C'est un congrès ordinaire à caractère extraordinaire», a estimé Zoghbi en soutenant que la direction n'a pas respecté le règlement intérieur du parti dans la préparation du congrès. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a affirmé jeudi dernier que le Rassemblement national démocratique (RND) avait obtenu l'autorisation de tenir son congrès extraordinaire prévu début mai prochain. «Nous avons reçu une demande pour la tenue du congrès extraordinaire du RND et l'autorisation a été accordée», avait-il indiqué en marge de la séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales aux membres du gouvernement. A propos des opposants à la tenue de ce congrès sous prétexte de «dérives» ayant entaché la préparation de cette rencontre, M. Bedoui avait précisé que le ministère «accomplit son travail conformément aux lois en vigueur et pour toute personne ayant un autre avis, il existe une administration pour recevoir les recours». Cette déclaration a motivé les redresseurs à entreprendre d'autres actions pour barrer la route à leur ennemi. Or, les menaces des redresseurs sont loin de déstabiliser la direction d'Ouyahia qui a été confortée par le département de l'intérieur. Les redresseurs du RND risquent d'avoir le même sort que ceux du FLN qui ont fini par se disperser sans laisser de trace.