Les agressions, dans cette ville, jadis paisible, sont devenues légion. Décidément, la wilaya de Skikda ne déroge pas à la règle en matière de hausse, pour le moins inquiétante, la criminalité et des délits en tous genres. En effet, le bilan annuel dressé par les services de sécurité de cette localité, relatif aux crimes de droit commun, fait état d'une augmentation de 12% en 2004 par rapport à l'année précédente. Les mêmes sources ajoutent que les unités spécialisées des services de sécurité ont eu à traiter 577 affaires l'année dernière contre 514 pour celle qui l'a précédée. Les crimes et les délits contre les personnes occupent la première place avec 40,72 % des affaires traitées. Elles ont été sanctionnées par l'arrestation de 330 personnes dont 138 ont été placées sous mandat de dépôt. Cette hausse dans la criminalité et, partant, l'insécurité, se ressent dans la vie quotidienne des citoyens. Il convient de relever qu'en dépit de tous ces efforts et des moyens dont disposent les services de sécurité, le mal continue de progresser inexorablement, que ce soit dans le meurtre ou dans la drogue, la prostitution ou les agressions, le vol ou les trafics en tous genres. L'exemple des habitants de la cité Ennafir en est un parmi tant d'autres. Ces derniers en ont été réduits à initier une pétition dans laquelle ils souhaitent l'intervention des autorités locales pour mettre un terme à l'insécurité devenue leur lot quasi quotidien, cela après de multiples agressions de la part d'une bande de délinquants, consommateurs de drogue et d'alcool qui écument sans vergogne le quartier aussi bien de jour que de nuit. La dernière agression ne remonte pas à très loin. Il s'agit de celle d'une femme qui se rendait à l'hôpital en empruntant ce chemin. Elle a été violemment prise à partie par cette même bande, qui d'ailleurs, a fait de la cité limitrophe, Haï Edoubat en l'occurrence, un lieu déserté par ses habitants à cause de cela, une sorte de «mahchacha» en plein air avec tous les dangers qui en découlent. La station de transport de voyageurs qui, pourtant, fait face à un commissariat, et est régulièrement tenue à l'oeil par les services de sécurité, ne fait hélas pas exception à la règle puisque les gens, contraints de voyager, doivent souvent subir des agressions verbales, mais aussi physiques. Ils doivent également veiller farouchement sur leurs affaires afin de ne pas se les faire piquer puisque les cas de vol dans cette station sont de plus en plus nombreux depuis quelques mois déjà. Cela sans parler des filles qui se font harceler et agresser à chaque pas au niveau de la rue principale de la ville, Didouche Mourad, et bien souvent, hélas, sous les yeux de leurs familles. Pour ne pas demeurer en reste, la «délinquance routière», qui est elle aussi une forme de criminalité aussi dangereuse et mortelle, continue elle aussi de causer des ravages au niveau de la wilaya de Skikda. Ainsi, les services de la Protection civile de la wilaya de Skikda ont enregistré 166 accidents de la route, qui ont fait 37 morts et 214 blessés au cours de l'année 2004. Ce bilan relève une augmentation du nombre des victimes par rapport à l'année 2003 qui avait enregistré 144 accidents, ayant fait 32 morts et 190 blessés. Les raisons principales de ces accidents, relèvent les mêmes sources, sont essentiellement dues aux erreurs et imprudences humaines, sans parler du non-respect du code de la route et de la conduite en état d'ébriété. Preuve en est que l'entrée en vigueur du nouveau code de la route est pour le moins la bienvenue pour peu qu'il soit correctement appliqué et que les services de sécurité veillent scrupuleusement à son respect.