Une commission d'enquête, dépêchée par le ministère de l'Agriculture, y avait séjourné il y a environ un mois. La dernière décision du gouvernement de déposer plainte contre «les agresseurs» du foncier a jeté le trouble parmi ceux que la vox populi qualifie de véritable mafia qui a mis en faillite le portefeuille foncier de la wilaya d'Oran. Il y a quelques jours déjà, la décision de l'agence foncière d'adresser des mises en demeure à des citoyens qui avaient acquis des terrains dans le cadre de l'investissement et qui n'avaient pas mené à terme leurs projets, avait été longuement commentée par certains cercles qui y voyaient une menace certaine pour leurs intérêts. Les langues s'étaient alors déliées pour évoquer de graves atteintes au foncier agricole sous forme d'attribution de terres agricoles contraire à la réglementation ou encore réalisée sans l'aval de la commission de wilaya. Une commission d'enquête, dépêchée par le ministère de l'Agriculture, y avait séjourné il y a environ un mois et établi, selon des sources, le listing de toutes les attributions de complaisance. De plus, des fils de chahid et des anciens moudjahidine avaient adressé des lettres aux différents ministères pour dénoncer ce qu'ils avaient qualifié de véritable bradage du portefeuille foncier agricole, livré à des attributaires n'y ouvrant pas droit, comme des agriculteurs mineurs ou encore certains qui ne connaissent la terre que de couleur. Mais l'attention des observateurs a été attirée par l'affaire d'une coopérative immobilière implantée sur une zone protégée de la localité de Canastel. Le maire de Bir El Djir, dont dépend la parcelle de terrain détournée par les coopérateurs, avait subi, il y a quelques jours, des pressions intenables pour le pousser à établir, au mépris des lois, un permis de construire pour régulariser une situation de non-droit. Il faudra préciser, ici, que cette zone à forte valeur immobilière fait l'objet ces derniers temps, d'une véritable campagne de bradage orchestrée par des cercles proches des décideurs mutés à la suite d'une décision du président de la République, il y a quelques mois. Mais le fait qui doit être relevé, ces derniers jours, est l'autre agression caractérisée et perpétrée avec la bénédiction des autorités locales contre une parcelle de la forêt des Lions à Canastel. La société Cosider, sollicitée pour l'implantation de deux réservoirs d'eau, n'a pas hésité à envoyer ses équipes à l'assaut de plus de 200 arbres plantés dans le cadre de la campagne de reboisement initiée durant les années 70, la surface défrichée d'environ 2 ha, était convoitée par certains barons du foncier qui voulaient, via ce stratagème, contraindre l'administration à concéder des permis de construire aux coopérateurs installés à l'entrée de la localité de Canastel sur une zone classée site protégé. Toujours est-il, la décision des pouvoirs publics de ne plus tolérer d'agression contre le foncier tant immobilier qu'agricole, a mis dans la gêne les spéculateurs qui pensaient qu'en créant des situations de non-droit, ils allaient contraindre l'administration à tolérer des situations et à régulariser des dossiers souvent établis au mépris des lois.