Des terrains à grande valeur immobilière auraient été cédés à des prix symboliques Le foncier revient cette semaine tenir le haut du pavé à Oran. La vox populi qui s'était intéressée au foncier immobilier et au ravage que le patrimoine public a subi, découvre avec stupeur que le préjudice est beaucoup plus grand au niveau du foncier industriel et agricole. Ces précisions sont apparues au grand jour après la visite d'un expert désigné par la justice pour enquêter, dans le cadre de l'affaire de l'ex-wali d'Oran Bachir Frik. Les révélations faites ces derniers jours sont ahurissantes. L'ex-wali auquel on veut imputer tous les dépassements constatés à Oran, en ciblant certains qu'on qualifie de privilégiés qui lui sont proches, n'a rien fait, comparé aux dépassements dont se seraient rendu coupables ses successeurs. Le foncier industriel aurait fait, selon des responsables au niveau de l'administration locale, l'objet d'un véritable bradage et subi une véritable hémorragie après le départ de Bachir Frik. «Ce dernier a laissé un quota de plus de 300 logements sociaux et un portefeuille foncier important qui a été dilapidé depuis», nous dit-on. Il y a quelques jours, une commission de la wilaya a enquêté sur la gestion du portefeuille foncier industriel. Au bout de ses investigations, elle a adressé des mises en demeure à certains attributaires de lots de terrain acquis dans le cadre du Calpi. Des assiettes, incessibles, attribuées dans ce cadre, auraient fait l'objet de cession illégale. On parle même d'attribution contraire à la réglementation constatée depuis l'année 2000. Des terrains à grande valeur immobilière auraient été cédés à des prix symboliques et les bénéficiaires ne seraient que des privilégiés proches d'un cercle en décomposition ces derniers jours à Oran. La dilapidation a aussi touché le foncier agricole et des attributions ont été réalisées au bénéfice de certains individus n'ouvrant pas droit. Des jeunes au bras long, n'ayant jamais connu la terre ou l'agriculture, se sont vu attribuer des concessions loin des textes de loi. Cette dernière qui prévoit dans ses dispositions que le bénéficiaire doit être un ancien moudjahid, un fils de chahid, un ayant droit ou un fellah ayant travaillé la parcelle demandée depuis 1974, a été foulée aux pieds puisque certaines attributions n'ont même pas fait l'objet d'une étude de la part de la commission d'attribution. Des enfants de chouhada sont montés au créneau, ces derniers jours, pour exiger des services du gouvernement l'envoi d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur les dépassements constatés à Oran. Ils ont précisé qu'ils useront de tous les moyens légaux pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié de mafia qui a dilapidé les biens et le patrimoine public. «Qu'ils viennent nous voir et nous leur donnerons toutes les preuves concernant cette oeuvre de casse», diront des enfants de chouhada rencontrés à Oran qui préciseront que depuis la réélection du Président de la République et les derniers changements qui ont touché l'administration locale, la peur a changé de camp, «ceux qui se sont sucrés en profitant de leurs postes et de leurs appuis commencent à trembler». En attendant des développements, certains salons d'Oran sont dans le désarroi au moment où d'autres se déclarent mobilisés et prêts à mettre toutes les preuves à la disposition des limiers de l'Etat pour rétablir des vérités et punir ceux qui sont à l'origine de la faillite qui a touché le foncier public.