ça bouge sur le front politique à Béjaïa. Les partis politiques s'agitent et se prononcent sur des sujets que tout un chacun juge profitables à lui. Les tirs vont dans tous les sens, illustrant une vie politique qui reprend de plus belle cachant mal une précampagne pour les prochaines échéances électorales. A cette nouvelle agitation s'invite un nouveau-né à Béjaïa, qui fait une entrée fracassante. Le rassemblement espoir pour l'Algérie (TAJ) d'Amar Ghoul, a profité de sa première sortie médiatique pour fustiger à travers ses élus les partis politiques présents dans les assemblées locales et nationales. Le président du bureau de wilaya de Béjaïa TAJ n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour faire porter le chapeau du retard qu'accuse la wilaya aux élus présents dans les assemblées, qui, «au lieu de s'occuper des préoccupations des citoyens et des projets de développement versent dans la politique politicienne stérile qui ne travaille pas l'intérêt de la région et sa population», a indiqué Mouloud Gounane lors de son installation à la Maison de la culture de Béjaïa devant un nombreux public. Pour M.Gounane, «les élus locaux doivent être la courroie de transmission entre l'exécutif et les citoyens», allusion faite aux oppositions qui freinent les projets de développement de la wilaya, que «les députés, les sénateurs et les élus locaux doivent résoudre par le dialogue et le rapprochement avec les populations frondeuses». «C'est là le véritable rôle d'un élu», clame-t-il devant une base militante. Pour sa part, le FFS, par la voix de son député Chïafaï Bouaïche, ouvre les hostilités avec l'exécutif, mettant fin aux relations conventionnelles dont le Front des forces socialistes a fait preuve depuis qu'il a retrouvé sa majorité à l'APW. La fermeture du centre d'enfouissement technique (CET) installé à Sidi Boudrahem, localité limitrophe de la commune de Béjaïa et celle d'Oued Ghir et la construction d'une clôture sans permis d'un port sec appartenant au fils d'un haut responsable, ont été deux occasions que le FFS n'a pas ratées pour tester le chef de l'exécutif quant à la rigidité et à l'intransigeance dont il a fait preuve dans les différentes démolitions de constructions illicites de simples citoyens. La sortie de Bouaïche, qui n'a pas manqué de se vanter d'avoir soulevé le problème du port sec, s'apparente à une autre flèche à l'endroit de la partie majoritaire à l'APC du chef- lieu, le FLN, pour les mêmes raisons. Le RCD quant à lui s'en prend au wali et accuse le FFS, majoritaire à l'APW de cautionner une démarche qualifiée de «manque de considération envers l'assemblée élue de wilaya». Le chef de groupe APW du RCD cite «le chapitre 900 (services financiers) et dans l'article transport scolaire, doté de 64.700.000,00 DA dans le budget primitif 2016 (adopté par l'APW le 20.12.2015)», qui «se voit diminué par le wali après accord du P/APW de 18.200.000,00 DA, sans consulter la commission permanente de l'éducation, ni celle des finances et encore moins l'assemblée de wilaya et ce pour financer un 'transport'' de déchets ménagers». «Le wali, sous la pression des populations, n'a rien trouvé de mieux que de puiser dans les sommes destinées au transport scolaire de nos enfants pour tenter de régler (provisoirement s'entend!) le problème de décharge dont souffre notre wilaya.», écrit Mouloud Deboub dans un post sur sa page Facebook. «Si pour le wali, ces solutions de replâtrage font partie de sa feuille de route, comment expliquer ce nouveau 'mépris'' du président de l'APW envers son assemblée?», s'interroge le RCD. Chez le parti d'Ouyahia, c'est le calme qui précède la tempête. Au RND on ne s'exprime pas sur la situation politique, économique et sociale de la wilaya. On prépare le congrès sur fond de crise, qui a éclaté à la veille du pré-congrès régional. Dans toute cette agitation la société civile se démarque allant jusqu'à préférer se prendre seule en charge. L'exemple nous est venu des habitants de Oued Ghir qui dans leur bataille pour la fermeture du CET litigieux, ont désapprouvé tous les élus qui ont tenté de s'immiscer, illustrant ainsi tout le fossé qui sépare les politiques de leurs électeurs. Si certains habitants ne veulent pas que l'affaire soit politisée, d'autres affichent carrément leur désapprobation par rapport aux comportements des élus.