«L'institution des douanes est visée, car elle a osé aller loin dans les réformes», a déclaré, sans la moindre équivoque, le P-DG des douanes algériennes. Les réformes auxquelles a fait allusion l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Lebib, consistent en ce processus de modernisation des douanes, notamment en termes d'acquisition d'équipements de dernière technologie, en vue d'une meilleure insertion de cette institution dans le contexte économique présent, caractérisant l'ouverture du marché algérien au commerce extérieur. «Elles (les réformes Ndlr) sont liées au processus de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC aux accords conclus avec l'Union européenne (UE), ainsi qu'aux négociations entre notre pays et les USA autour de la création d'une zone de libre-échange commercial», a encore expliqué M.Lebib. Cependant, cette volonté affichée par la direction générale des douanes de revisiter son mode de fonctionnement interne pouvant lui assurer une meilleure adaptation aux nouvelles mutations économiques, se heurte malheureusement à l'entêtement de certains «cerclesoccultes» qui font obstruction à l'application des réformes engagées. Ces milieux «occultes» dont la présence au sein de l'administration des douanes est une vérité admise chez son directeur général lui-même, qui les désigne en termes de «forces obscurantistes et archaïques». M.Sid-Ali Lebib a, en ce sens, souligné, on ne peut plus clairement, que les réformes engagées pour moderniser l'institution qu'il dirige dérangent «les intérêts de ces individus à l'esprit obscurantiste». Lesquels intérêts qui constituent, on ne peut mieux dire, un bien mal acquis - illicitement -notamment par le recours à la pratique de la fraude. Il semble, selon le premier responsable des douanes, qu'en plus de l'objectif de mieux intégrer cette institution dans le nouveau contexte économique qui s'érige progressivement en Algérie, le but recherché à travers les réformes évoquées porte également sur la réduction des effets nuisibles de la fraude et de la contrefaçon. Ces deux fléaux auxquels s'ajoute celui de la corruption gangrènent immanquablement l'institution douanière (voir l'article d'Achira Mammeri). D'ailleurs, dira encore M.Lebib, dans le sillage des réformes engagées, des mesures d'accompagnement dans la lutte contre la fraude et la contrefaçon sont prévues. Il s'agit, entre autres, parmi ces mesures, de la mise en exploitation du système de gestion du risque qui se veut, aux yeux de M. Lebib, «un logiciel fondé sur des critères permettant l'orientation des contrôles vers les produits susceptibles de fraude et de contrefaçon». Dès samedi prochain, et selon l'orateur, ce système de gestion de risque sera généralisé à travers le territoire national. Entre autres, parmi les bénéfices de ce système, le P-DG des douanes a souligné «l'enlèvement du pouvoir discrétionnaire du douanier». Autrement dit, il est attendu de ce système une résolution considérable de l'ampleur de la fraude. Autre système qui sera généralisé à partir de samedi prochain est celui des valeurs qui devra concerner quelque 157 produits qui seront regroupés dans la même fourchette des prix. M.Lebib a également évoqué la création, dans le cadre des réformes, d'un poste de commandement central des douanes. Cette institution dispose aujourd'hui de 20 scanners répartis sur l'ensemble du territoire du pays, cela en plus du scanner «géant» existant au port d'Alger, opérationnel depuis 2002. les douanes algériennes sont aussi équipées d'un réseau de transmission privé, dont le financement a été assuré par l'Etat. Les réformes engagées dans le secteur des douanes ont aussi inclus une révision de leur législation à travers le nouveau code des douanes qui sera prochainement inscrit à l'ordre du jour d'une séance parlementaire à l'APN. Enfin, le chiffre d'affaires de l'administration des douanes au courant de l'année 2004 est évalué à quelque 282 milliards de dinars, soit «une évolution de 8% environ», dira M. Lebib.