Le coup d'envoi de la 1ère édition de l'évènement Algeria Oncology Summit a eu lieu hier sous le signe de l'innovation. Le sommet algérien d'oncologie est un évènement exclusivement dédié aux professionnels de la santé algériens exerçant dans le domaine de l'oncologie. Près de 300 praticiens spécialistes dont des oncologues, chirurgiens, radiothérapeutes, gastro-entérologues, anatomopathologistes et ORL, prendront part à cette rencontre scientifique, des experts de renommée internationale tels que le Pr Kamel Bouzid, le Pr Jean-Louis Lefebvre, le Pr Bounedjar Adda, le Pr Jean-Marc Phelip et Oukkal Mohamed. Ils vont encadrer ces journées d'échange sur les dernières pratiques multidisciplinaires pouvant améliorer le diagnostic, la prise en charge et le traitement des patients. C'est le laboratoire allemand Merck qui organise ce sommet algérien d'oncologie pour un débat sur la prise en charge des malades. D'ailleurs, le chef de service d'oncologie médicale du Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc) va organiser une conférence de presse à l'occasion. Il avait déjà indiqué en février dernier que le Cpmc traitait 4500 nouveaux cas de malades atteints de cancer par an alors que ceux de Beau-Fraisier et de Rouiba traitent respectivement 1 800 entre 1 500 et 2 000 nouveaux cas par an, soit 20% des 50 000 nouveaux cas dans tout le pays. Lors du premier sommet d'oncologie Afrique du Nord et de l'Ouest, le Pr Kamel Bouzid avait plaidé en faveur de la prise en charge des patients, notamment en raccourcissant le délai d'obtention de rendez-vous en radiothérapie qui peut s'étaler sur plusieurs mois, et ce en mettant l'accent sur la maintenance des appareils. «On sent qu'il y a un progrès à la fois pour les patients atteints de cancer que dans le cadre des actions de prévention et de dépistage», avait indiqué le professeur affirmant que les médicaments de traitement importés à 95% sont disponibles. Il a fait remarquer que depuis deux ans, on privilégie au Cpmc d'Alger les réunions de concertation pluridisciplinaires devant tous les spécialistes pour présenter les dossiers des malades en leur présence afin d'essayer de les convaincre d'accepter certains traitements qu'il leur est difficile d'accepter en leur expliquant les enjeux. Selon lui, les trois centres de soins traitant des malades atteints de cancer à Alger accueillent les patients dans des conditions désastreuses, et ce, avant de rappeler que le plan de lutte contre cette maladie demandé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, met le malade au centre de la stratégie de dépistage et de soins. Il a souligné que de nombreux médicaments anticancer sont fabriqués en Algérie. La stratégie de lutte contre la maladie est régulièrement débattue par des experts de nombreux pays européens et africains. Les présidents des firmes pharmaceutiques indiquent que l'un des objectifs de leurs compagnies est de participer au dépistage du cancer à travers le plan anticancer initié par le ministère de la Santé. Lors du premier sommet d'oncologie Afrique du Nord et de l'Ouest de février dernier, il a été affirmé que des compagnies pharmaceutiques ont décidé de réaliser des usines de médicaments de millions de dollars. Ces unités qui s'inscrivent dans le cadre de la règle des 51/49% devraient être opérationnelles cette année après aménagement des plateformes dans les régions industrielles d'Algérie pour produire des médicaments pour des pathologies d'oncologie. Le 1er sommet d'oncologie Afrique du Nord et de l'Ouest a regroupé à Alger 200 médecins. Il s'agit d'oncologues, de pneumologues, de radiothérapeutes et de pathologistes des pays Afrique du Nord et de l'Ouest présents à cette rencontre, encadrée par des experts algériens, français et tunisien. A rappeler que le ministre de la Santé, de la Population et de la Reforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, avait annoncé en octobre 2015 que le Plan national de lutte contre le cancer (2015-2019) était mis en oeuvre à hauteur de 45%. «Le dossier du cancer ne concerne pas uniquement le ministère de la Santé, mais intéresse également le gouvernement et tous les secteurs», avait indiqué Boudiaf. Il avait insisté sur le développement de l'hospitalisation à domicile lorsqu'il s'agit de chimiothérapie au niveau de tous les établissements hospitaliers relevant du Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc) d'Alger, d'Oran et de Constantine, pour éviter le déplacement des patients vers l'hôpital et réduire la surpopulation hospitalière. Un problème, faut-il le dire, qui persiste depuis plusieurs années.