La société civile empêche la tenue d'une session de l'Assemblée populaire communale. La session de l'Assemblée populaire communale de la ville d'Akbou, prévue pour hier, ne s'est pas tenue en raison d'un rassemblement de protestation des citoyens de la ville qui reprochent aux 23 élus «leurs lenteurs» et «leur irresponsabilité» dans la gestion des affaires locales. Le mouvement citoyen exige présentement «le départ de l'ensemble des élus», invitant le wali de Béjaïa à prendre des mesures idoines pour mettre un terme à cette situation fort pénalisante pour les citoyens et le développement de leur région». Du coup, les points programmés pour le débat durant cette session ne seront pas abordés. Les 245 milliards de centimes qui devaient été répartis, attendront une hypothétique solution, tout comme d'ailleurs les 45 projets inscrits pour le compte du développement local, qui ne sont toujours pas lancés. Akbou, deuxième ville de la wilaya de Béjaïa, brille ces dernières années par des crises qui font d'elle une ville exceptionnelle, riche et peu développée. Depuis pratiquement son installation, l'APC d'Akbou n'a pas cessé de vivre des situations conflictuelles inhérentes aux tiraillements de sa composante hétérogène. Aussi, c'est dans ce contexte caractérisé par la déprime et la démobilisation, que la société civile s'est mise de la partie en vue d'adopter une stratégie de sortie de crise. Une crise qui a provoqué la création d'un collectif des associations de la commune pour réfléchir à la meilleure manière de remédier à cette impasse préjudiciable à la population. «L'inertie, l'incohérence, l'abîme séparant les élus de la population, l'absence de visibilité et de stratégie sont, entre autres, les facteurs du non-développement d'Akbou. Les 11 élus de l'opposition à l'APC d'Akbou ont plusieurs fois dénoncé «l'anarchie, le désordre, la désorganisation et le sous-développement dans lesquels se trouve et se débat malheureusement notre commune, l'exposant ainsi à des risques considérables». Mouloud Salhi, l'un de ces élus, dégage toute responsabilité à propos de la crise et du blocage actuel que vit la ville d'Akbou. «Il ne nous reste plus qu'à dénoncer publiquement et énergiquement les dérives multiples et répétées, l'inefficacité à tous les niveaux de cet exécutif incompétent, dénué de toute vision et dépourvu des moindres et élémentaires sens de responsabilités», nous avait-il déclaré. Ces élus de l'opposition nous ont informés que cet état de fait ne peut permettre à la commune d'Akbou de se développer intelligemment ni de s'émanciper durablement. «Des retards observés dans tous les secteurs: citons l'état de la voirie urbaine, l'hygiène et la salubrité publiques, l'état des écoles et des cantines mal approvisionnées; de même pour l'état des salles de soins et autres infrastructures sportives et culturelles, ainsi que tant d'autres projets qui sont bloqués, faute de bonne gestion des membres de l'exécutif», se sont-ils indignés. L'opposition avait interpellé les autorités nationales, et ce, en les invitant à diligenter, en urgence, une commission d'enquête afin de régler la situation chaotique qui submerge la ville du Piton.