La situation de blocage politico-administrative que vit l'Assemblée populaire communale d'Akbou depuis plusieurs mois semble devenir inextricable. Et pour cause, le tribunal administratif de Béjaïa vient d'annuler la délibération du 11 janvier 2015 portant approbation du budget primitif (BP) de la commune au titre de l'exercice en cours. Tombé tel un couperet, ce verdict ne manquera pas d'accentuer davantage la situation de crise qui couve déjà au sein de l'assemblée dont la majorité a fini par basculer en faveur de l'opposition. Cette dernière, forte plus que jamais de ses 13 élus sur les 23 que compte l'APC, avait saisi la justice au sujet de cette délibération portant BP 2015 qui serait entachée de plusieurs irrégularités, dont "l'absence de quorum", du fait que seuls 10 membres de l'APC ont approuvé une telle décision. Pis encore, cette importante délibération ne figure même pas sur le registre des délibérations de l'APC, selon le constat établi par l'huissier de justice dépêché, à ce titre, par le juge du tribunal administratif de Béjaïa. Voilà donc un autre écueil que l'exécutif communal aura du mal à surmonter, d'autant que les conséquences du retard qu'accuse l'approbation du BP 2015 seraient très lourdes. Outre le blocage de quelques centaines de projets de développement local, dont le bitumage des routes et autres opérations d'utilité publique, plusieurs autres dossiers aussi importants demeurent en stand-by. Il s'agit, notamment, des subventions destinées aux associations sportives, sociales et culturelles, l'approbation des tableaux des effectifs, le paiement des salaires des fonctionnaires de la commune... Contacté par nos soins, le chef de file de l'opposition, Mouloud Salhi, élu sur la liste indépendante dénommée "Akbou avant tout", nous dira d'emblée : "Malheureusement, Akbou est en panne", estimant que "les membres de l'exécutif communal font preuve d'une incompétence avérée, doublée d'une irresponsabilité caractérisée". Selon lui, "la ville d'Akbou accuse un paradoxe surprenant : une commune riche avec un budget annuel de plus de 150 milliards de centimes, mais sa population patauge toujours dans un sous-développement flagrant". "Cela n'est pas de la mauvaise gestion, mais plutôt de la non-gestion", a-t-il déploré, avant d'ajouter : "Cela fait presque 30 mois que nous menons une bataille contre l'exécutif communal, en vain ! Nous exigeons d'ailleurs une commission d'enquête administrative pour situer la responsabilité des infractions commises et autres entorses à la réglementation en vigueur." À noter que nos maintes tentatives d'entrer en contact avec le maire d'Akbou, à l'effet de nous donner sa version, sont restées vaines. Signalons que la municipalité d'Akbou qui recèle un important tissu industriel avec ses deux zones d'activités est considérée comme l'une des communes les plus riches d'Algérie. En plus de ses complexes industriels Alcovel (ex-Cotitex) et Mac-Soum (ex-Sonipec) et l'usine de l'ex-Sonaric, elle dispose d'une zone d'activités commerciales (ZAC) sise à Taharacht, qui constitue l'un des fleurons de l'économie nationale. Celle-ci renferme une cinquantaine de dynamiques entreprises privées spécialisées dans l'agroalimentaire. K. O.