Les pertes essuyées par la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) suite à la grève des conducteurs de trains qui boucle sa première semaine ont été estimées à 80 millions de dinars, a indiqué hier le directeur général-adjoint de la Sntf, M. Aktouche Abdelouahab. Celle-ci enregistre des pertes allant de 10 à 11 millions DA/j, soit un total de plus de 80 millions de dinars après huit jours de débrayage, a précisé M. Aktouche. Outre l'aspect matériel, la Sntf subit un dommage moral qui relève d'une atteinte à sa notoriété en tant qu'entreprise «responsable, sérieuse et soucieuse d'offrir un service de qualité à ses clients», a-t-il ajouté. Il a, à cette occasion, rappelé la décision de justice portant illégalité de la grève des conducteurs de trains ainsi que les tentatives de la direction générale pour entamer des négociations avec les grévistes. Face à cette situation, la direction générale, a-t-il poursuivi, se trouve dans l'obligation d'«appliquer le règlement intérieur de la Sntf afin que l'entreprise ne reste pas otage des mouvements de grève. Pour sa part, le secrétaire général de le Fédération nationale des cheminots (FNC), Abdessalam Albane a fait savoir que les négociations avec les conducteurs grévistes et leurs représentants étaient dans l'«impasse» du fait de leur attachement à des revendications qui ne peuvent être satisfaites par la Sntf dans l'immédiat. Les grévistes n'ont donné aucun préavis de grève ni affiché leur intention dans ce sens, bien que la FNC soit la seule partie syndicale habilitée à prendre une telle décision. Concernant la grève qui se poursuit pour la 8ème journée consécutive, M. Albane a précisé que «chacun doit assumer ses responsabilités», indiquant que la FNC et la Sntf ont toujours prôné le principe du dialogue, sauf que les grévistes «ont décidé de fermer la porte du dialogue et doivent aujourd'hui en assumer la responsabilité, d'autant que la justice a qualifié cette grève d'«illégale». Le protocole d'accord Sntf/FNC conclu au premier jour de la grève englobe cinq points précédemment soumis dans une plateforme de revendications à la direction le 12 avril 2016. La plateforme de revendications concerne le repositionnement des mécaniciens selon le niveau d'études exigé, une opération qui sera confiée, selon la direction générale, à un bureau d'études externe. Le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), Yacine Bendjaballah avait indiqué dans une déclaration à l'APS que le bureau d'études définirait les aspects professionnels des travailleurs des 36 filiales de la Sntf. Le partenaire social sera informé des résultats du bureau d'études dans les délais. Le service minimum a été assuré au 8e jour de la grève.