Le tribunal d'Oran Le groupe criminel s'identifiant à l'organisation terroriste se présumant Daesh a, pendant de longs mois, semé la terreur dans le quartier populaire de Sidi El Bachir. C'est l'événement à la fois phare et majeur marquant la wilaya d'Oran. Cinq malfrats guidant la bande hautement criminelle s'identifiant à la sinistre organisation terroriste de «Daesh» ont été jugés en fin de journée de lundi dernier. Les magistrats composant la chambre ayant pris en main l'affaire n'ont pas trop tardé dans leur délibéré pour adopter unanimement la sentence juste à infliger et dont le verdict a été prononcé par le président du tribunal condamnant chacun des cinq accusés principaux à des peines allant de 15 à 18 années de réclusion criminelle. Dans son réquisitoire, l'avocat général n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Laconique dans son discours mais incisif en requérant l'emprisonnement de 20 années ferme contre cinq chefs guidant le groupe criminel. Le procès du groupe de brigands a suscité la curiosité de plus d'un et l'intérêt d'autres comme des étudiants en droit, d'où d'ailleurs la présence d'une foule assez nombreuse venue assister au procès dont le verdict soulageant a été salué par plus d'un, notamment les familles, leurs membres et les proches des 15 victimes et autres témoins présents lors du jugement. Les membres de cette bande criminelle ne sont pas réellement affiliés à l'organisation terroriste de Daesh sévissant au Moyen- Orient. Tous les crimes sont réunis Mais ses actes sont plus que terroristes vu la panique et le trouble qu'ils ont semés dans le quartier géant de Sidi El Bachir, localité située à l'entrée est de la ville d'Oran en venant de la wilaya de Mostaganem. Les dossiers d'accusation accablant chacun des mis en cause dans cette affaire sont riches de toutes les formes de criminalité. Des faits graves leur ont été reprochés. Association de malfaiteurs, kidnappings, séquestration, torture, demande de rançon, racket, usurpation d'identité et de fonctions, vols qualifiés, vols par effraction, incendie volontaire constituent la longue liste contenant les accusations portées dans le document d'accusation qui a été lu par le greffier du tribunal dès l'ouverture du procès tant attendu par les habitants d'Oran, en particulier par ceux de Sidi El Bachir terrorisés, sans pouvoir rechigner, pendant de longues années. En un mot, le groupe criminel s'identifiant à l'organisation terroriste se présumant Daesh a, pendant de longs mois, semé la terreur dans le quartier populaire de Sidi El Bachir tout en sévissant durement contre toute personne s'opposant à leur diktat et leur... loi instaurés par la force de la violence par cette bande criminelle composée essentiellement de drogués et autres dépravés et récidivistes. Dans le sillage de leurs actes criminels, les malfrats de Daesh n'hésitaient pas à riposter violemment contre tout «transgresseur» de leur logique... criminelle. Une fille mineure comme appât Ces impitoyables criminels ne se sont aucunement embarrassés à recruter une jeune fille mineure qu'ils ont utilisée comme appât ayant comme mission principale d'utiliser son charme pour attirer la... proie en l'invitant dans des coins isolés et maisons inhabitées ou encore celles abandonnées. Celle-ci faisait miroiter à ses victimes des moments roses et de romance avant qu'elles ne tombent sous «la démence» des «Daesh» les encerclant tout en les délestant de leurs biens sous la menace des armes blanches. Une fois sur place, la victime ne trouve rien de mieux à faire que d'abdiquer sans pouvoir tenter une quelconque résistance. Faute de quoi, la proie risque de recevoir des coups d'objets contendants en plein abdomen ou encore perdre un rein, sinon la moindre des «corrections» qu'elle puisse recevoir est de s'en sortir avec plusieurs balafres difficiles à cicatriser. Une rançon de 200.000 dinars Outre les agressions physiques et à l'arme blanche, les gangs de Daesh sont passés à la vitesse supérieure en se lançant dans une hostilité sans fin contre une autre bande non moins criminelle, les Sanafir de Sidi El Bachir. Il s'agit là d'une guerre ouverte de gangs se disputant la notoriété du terrain. Une telle incursion tout à fait semblable aux razzias opérées par les GIA des années 1990 n'a pas été sans incidences non moins gravissimes. Dans le tas, une voiture et plusieurs habitations de fortune ont été saccagées. Idem pour le marché et une partie d'une école de Sidi El Bachir qui ont été incendiés. La bande criminelle des Sanafir est allée loin dans sa «trouvaille» en procédant à l'enlèvement d'un mineur qu'ils ont transféré vers le quartier populaire de Coca (ouest de la ville d'Oran), le torturant et le filmant à l'aide d'un téléphone portable tout en exigeant à sa famille de payer une rançon de 200 000 dinars. La vidéo d'une telle atrocité s'est en un laps de temps rapide partagée sur tout le territoire de la wilaya d'Oran. Toute cette histoire a commencé vers le tard d'une nuit agitée de juillet dernier. Des habitants de Sidi El Bachir n'avaient rien trouvé de mieux à faire que de s'en remettre aux gendarmes d'Oran en les alertant par le biais du numéro vert 10 55 tout en les informant que leur quartier était transformé en champ de bataille marqué par l'utilisation, par les deux bandes, de sabres, coutelas, fusils harpons et cocktails Molotov, gaz lacrymogène destinés à l'antiagression. Les hommes en tenues vertes, appuyés par les forces d'intervention rapide, arrivèrent rapidement sur les lieux. Ayant réussi à disperser les deux bandes rivales, les gendarmes ont, selon l'arrêt de renvoi, mis la main sur 40 bandits dont leurs chefs, les cinq accusés principaux. C'est ainsi que des bandes rivales règlent leurs hostilités. Aucun des quartiers d'Oran n'est épargné par un tel phénomène prenant de l'ampleur. Les habitants de Derb ne sont pas près d'oublier de sitôt deux fauteurs de troubles dans leur quartier pendant plusieurs années, Mitouta et Messaoud.